Parallèlement à l’offensive des dirigeants russes, dont le président Poutine lui-même, les Chinois ont également exprimé leurs critiques concernant le déploiement de systèmes anti-missiles balistiques en Europe.
(LPAC) Parallèlement à l’offensive des dirigeants russes, dont le président Poutine lui-même, les Chinois ont également exprimé leurs critiques concernant le déploiement de systèmes anti-missiles balistiques en Europe. La question fut notamment abordée le 3 juin lors du dialogue sur la sécurité asiatique à Singapour. Le général Zhang Qinsheng, chef adjoint de l’état-major de l’Armée de libération populaire, a fait savoir que si le programme conjoint américano-japonais était élargi, la Chine réagirait. « Nous sommes inquiets que ce genre de déploiement déstabilise la région Asie-Pacifique et crée des incertitudes en termes de stabilité et de paix régionales », expliqua-t-il. En effet, la possibilité d’inclure le Japon et l’Australie dans le programme anti-missiles américain devrait être discutée à Tokyo dans la première semaine de juin.
Le ministre américain de la Défense, Robert Gates, également présent à Singapour, a rejeté les inquiétudes chinoises en ces termes : « Les systèmes de défense anti-missiles que nous planifions chez nous et à l’étranger sont destinés à traiter l’acquisition de missiles balistiques et d’armes de destruction massive par des pays voyous, ou bien par des gouvernements voyous et des groupes terroristes. » Quant à la défense chinoise, Gates a estimé : « Les capacités dont nous parlons n’ont pas pour vocation de faire face à la menace à grande échelle que poseraient la Russie ou la Chine ». Le ministre américain de la Défense a dit qu’il serait « heureux de s’asseoir » avec les Chinois et « de leur parler des capacités et des caractéristiques techniques de ce système et de ses limitations ».
Toujours lors du sommet des ministres de la défense de la zone Asie-Pacifique, le Premier Ministre singapourien Lee Hsien Loong s’est inquiété d’une nouvelle guerre froide entre les Etats-Unis et la Chine. Il a dénoncé « un sentiment anti-Chinois rampant aux Etats-Unis » pouvant mener à « des frictions et des récriminations qui feraient mal tourner l’ensemble des relations entre les deux pays et accroîtraient le risque de guerre froide ».