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Renflouements bancaires, ça sent si bon le corporatisme !

Extrait d’un article de Lonnie Wolfe, paru dans l’Executive Intelligence Review (EIR)du 29 février 2008.

La plupart des historiens professionnels passent complètement à côté de la véritable nature de l’Etat mussolinien, qu’il s’agisse de son idéologie ou de ses promoteurs. En général, on estime que le corporatisme est un système politique ou économique où le pouvoir est entre les mains d’assemblées civiques non-élues, connues sous le nom de « corporations ».

Dans cette société, suivant une hiérarchie préétablie et selon des règles qui lui sont propres, chaque corporation règne sur un groupe socioprofessionnel, qu’il soit économique, industriel, agricole ou socioculturel. Plus couramment, on parle de corporatisme quand on attribue à des intérêts particuliers un pouvoir disproportionné dans la société ou les affaires de la nation.

Pour parler clairement, le corporatisme est l’enrégimentement et la mobilisation de l’Etat, y compris de ses ressources financières, au bénéfice d’une oligarchie financière.

« L’unité nationale » dont se réclame le corporatisme résulte uniquement du fait qu’aucune opposition n’est tolérée « en temps de grave crise ». Dans ce domaine les prétendues nuances entre Hitler et Mussolini n’ont jamais existé. Toute personne qui mettait en cause leur pouvoir était brutalement réprimée.

Pendant son règne de plus de vingt ans, la politique économique de Mussolini fut toujours l’œuvre directe d’agents de l’oligarchie vénitienne et génoise qui avait porté Il Duce (le doge, ou duc) au pouvoir. D’abord Alberto di Stefani, suivi du comte Giuseppe Volpi di Misurata en personne, en tant que ministre des Finances et président de la Confédération fasciste des industriels.

Ministre de l’Economie d’Hitler jusqu’en 1937, Hjalmar Schacht joua un rôle similaire d’intermédiaire entre les nazis et la Banque d’Angleterre de Montagu Norman. Dans son autobiographie, Schacht se plaint amèrement que l’Etat hitlérien était un pouvoir trop centralisé et donc difficile à influencer. Dans l’Italie de Mussolini, ce problème n’existait pas car Il Duce était bien content de laisser « les experts » formuler, gérer et appliquer sa politique. Autant pour l’homme qui « faisait arriver les trains à l’heure ».

Mussolini, véritable homme de paille à la botte de l’oligarchie, faisait tout ce que celle-ci lui demandait, même si cela allait diamétralement à l’encontre de l’intérêt du peuple italien. Ainsi, pendant les cinq premières années de son régime, les impôts des riches furent fortement réduits, les banques dérégulées, la fiscalité sur les banques et les directeurs de holdings, allégée puis supprimée. Les droits de succession furent abolis ainsi que les impôts sur les profits boursiers, actions, obligations, ainsi que sur les entrées et sorties de capitaux du pays. En même temps, tous les services publics furent privatisés et dérégulés.

Cette politique ne pouvait que favoriser la création d’une bulle financière, provoquant l’effondrement de la monnaie nationale, la lire. Lorsque la crise financière menaçait la survie des banques et des grands holdings industriels contrôlés par les fondi, le gouvernement intervenait pour les renflouer. La lire, sujette d’abord à l’inflation, fut ensuite poussée par la Banque centrale dans une spirale déflationniste. Le manuel utilisé pour cette manœuvre, promu au nom de la « bataille pour la lire », avait été écrit en 1926 par l’« expert » Volpi di Misurata qui promouvait une politique déflationniste, une hausse des taux d’intérêt et un assèchement du crédit.

Sur la base de cette politique d’austérité draconienne, Volpi avait négocié le refinancement de la dette de guerre italienne par les intérêts Morgan aux Etats-Unis. Quand l’économie réelle s’effondra, Mussolini en fit porter la responsabilité aux spéculateurs et aux syndicats ! Mais, sans réellement s’en prendre aux premiers, le régime se vengea sur les derniers. Le droit de grève fut interdit et une série de lois et de règlements porta le coup de grâce à l’autonomie des syndicats. A leur place, des syndicats « fascistes » virent le jour, qui ne représentaient plus les travailleurs, mais les intérêts des corporations.

La faillite de la banque autrichienne Kreditanstalt, en mai 1931, poussa plusieurs banques italiennes au bord de la faillite. La Banque d’Italie et le ministère des Finances lancèrent alors un plan de sauvetage en trois volets, dont l’initiative émanait du Trésor. D’abord, la création de la Sofindit (Société industrielle et financière italienne), dont l’objectif était la prise de participations dans les banques ; ensuite l’Institut financier industriel (IFI), qui prenait en pension les avoirs toxiques des institutions financières en difficulté, et enfin, en 1933, l’Institut pour la reconstruction industrielle (IRI), qui prit le contrôle des entités financières sans les nationaliser. Notons que ceux sont les financiers qui furent à l’origine de toutes ces mesures, pour lesquelles Mussolini ne fut jamais consulté avant le moment où il devait les approuver.

Dans le domaine agricole, il adopta un programme accordant de généreux subsides aux gros propriétaires. En 1925, prétendant lancer un vaste effort pour obtenir l’autosuffisance sur le plan des céréales (« la bataille du blé »), ainsi qu’un « grand » programme pour les infrastructures (« la bataille pour la terre »), comprenant le drainage des marais, des salaires de misère furent offerts aux armées de nouveaux chômeurs. Au bout du compte, l’essentiel des profits et de l’argent allait dans la poche des riches oligarques terriens qui continuaient à imposer leur joug sur le monde agricole comme ils l’avaient fait depuis des siècles.

On voit l’absurdité de vouloir réduire le corporatisme mussolinien au noble idéal « d’harmonie nationale » entre des intérêts aussi divers que le monde du travail, l’industrie, la finance et la politique.

Le parallèle avec les politiques proposées aujourd’hui est inquiétant. Les bonnes volontés qui nous dirigent feraient donc bien de tirer les leçons de l’histoire en sachant différentier la Franklin D. Roosevelt de celle de Mussolini, car dans le dernier cas, c’est l’oligarchie qui triompha et non le peuple.

A lire : le secret de la réorganisation bancaire de Franklin D. Roosevelt.

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  • clem • 13/11/2008 - 23:36

    Je trouve également le parallèle troublant. De plus je constate que le RSA (revenu de solidarité active) arrive au bon moment et je me demande à qui servira la solidarité. Et comme par hasard voilà EDVIGE... Je me prépare au pire, la guerre contre les pauvres est déjà commencé avec des "décrets train de vie" (voir sur légifrance) où les contrôles coutent plus chers que les fraudes mais accusent les pauvres d’être fraudeurs.
    Très bon texte, merci et je pense également que les propriétaires des moyens de subsistance continuerons à exploiter la terre et l’humanité.

    Répondre à ce message

  • Beu • 06/11/2008 - 13:06

    Concernant la dernière partie sur les "grands travaux" de Mussolini, vous dites que les chômeurs étaient payés une misère pour travailler. Mais les trotskistes disent la même chose des "grands travaux" de Roosevelt (cf magazine "Lutte de Classe", un article consacré au New Deal).

    Quelle est la vérité dans cette histoire ?

    • Bertrand Buisson • 06/11/2008 - 14:07

      proposition : y’a une différence entre faire creuser des trous aux gens pour éviter qu’ils se révoltent (dans des projets servant quelques trust)et participer à l’édification de l’ensemble des équipement qui font une république.

    Répondre à ce message

  • Hélène • 05/11/2008 - 21:56

    Mêmes causes, mêmes effets !
    Qui, le 15 novembre dans le Groupe des 20, saura tirer les leçons de l’histoire.

    Répondre à ce message

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Réparation, Reconstruction, Refondation
25 May 2020
Feuille de route S&P
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Refonder l’Europe

L’Europe n’est pas l’Union européenne (UE) ! L’UE est devenue la caricature destructrice de ce que devrait être une Europe progressant dans l’intérêt mutuel des peuples et des nations qui la composent. C’est pourquoi il faut la dissoudre.

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Notre but est donc de vaincre la City, Wall Street et leurs complices européens. En menant :
Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
Une politique de crédit public national finançant en priorité l’école, la production, l’hôpital et le laboratoire. Le nécessaire préalable pour libérer ce crédit est une moralisation de la vie bancaire (un Glass-Steagall contre les spéculateurs). Mettons-le en place, comme à la Libération !
La dissolution de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, instruments de l’oligarchie financière. Associons-nous avec les autres pays d’Europe et du monde en vue de grands projets de développement mutuel : espace, essor de l’Afrique libérée du franc CFA, économie bleue, énergie de fusion, numérique, création d’emplois qualifiés.

La France doit donner l’exemple. Battons-nous donc ensemble, avec l’arme d’une culture de la découverte et du rire contre le respect qui n’est pas dû.

La politique de en vidéo

Animations réalisées lors de la campagne présidentielle Cheminade 2017.

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en chiffres

La part des dons de personnes physiques dans les ressources financières de S&P.

Le nombre de candidats présentés par S&P lors de 116 campagnes électorales locales et nationales.

Fondation de Solidarité & progrès suite à la dénonciation du "cancer financier" par Jacques Cheminade.

La part allouée à S&P sur les 70 millions d’aide de l’Etat aux partis politiques.

Actions politiques et citoyennes entreprises (au minimum !) par S&P sur une année.

a vu juste sur...

La crise financière de 2008

Lors de sa campagne présidentielle de 1995, où Jacques Cheminade met en garde contre la spéculation insensée sur l’immobilier et les produits dérivés. Il publie ensuite son alternative au monétarisme dans l’ouvrage « Un plan de relance par le crédit productif public. »

La dérive néo-conservatrice de l’administration Obama

Ainsi que nos amis américains, nous avons dénoncé l’emprise du parti de la guerre sur l’administration Obama bien avant le scandale des écoutes illégales ou celui des assassinats "extra-judiciaires", y compris de citoyens américains.

La nature de la guerre en Syrie et le terrorisme

S&P a démasqué dès 2012 (vérifie) l’instrumentalisation des mouvances terroristes pour renverser certains régimes, dont la Syrie.

L’extrême-droite et néo-nazis en Ukraine

Dès le rejet du traité de libre association par le gouvernement ukrainien fin 2013, nous dénoncions le soutien insensé des occidentaux à des mouvances néo-nazies dans le but d’élargir l’OTAN aux frontières de la Russie.

La confiscation des dépôts bancaires ou "bail-in"

Bien avant janvier 2016 et l’application effective d’une directive européenne permettant de renflouer les banques avec l’argent des déposants, nous avons dénoncé dès 2013 cette logique confiscatoire et destructrice.

Le Tsunami financier qui vient

C’est vrai que beaucoup d’économistes en parlent, en tout cas bien plus qu’avant la crise de 2008 ! Et pourtant aucun ne défend la politique de crédit public démocratique qui nous permettrait d’éviter un choc économique sans précédent.

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La vraie question est la nécessité de mettre en place un nouvel ordre économique international fondé sur le développement mutuel, en partenariat avec la conception de la Nouvelle route de la soie que portent les BRICS.

L’Union européenne (UE) est devenue le cheval de Troie de la mondialisation financière, de la City et de Wall Street. L’euro en est le vice financier et l’OTAN le bras armé. C’est pourquoi il faut en sortir, mais pas pour faire un saut dans le vide.


L'euro, et pourtant il coule

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Une vraie Europe ne peut se construire sans réelle participation citoyenne. Construisons une France et une Europe que serve réellement le progrès économique et social, contre tout dévoiement financier et géopolitique.

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Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

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Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

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Pour nos ennemis ou adversaires, il s’agit d’empêcher que soit comprise par le peuple une politique de crédit public démocratique, la seule arme qui nous permettrait de diriger la finance plutôt que d’être dirigée par elle.

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