3 avril 2008 (Nouvelle Solidarité) – Comme le craignaient différents élus européens, l’imposition du Traité de Lisbonne s’accompagne de l’élimination des petits groupes parlementaires au Parlement européen, la seule assemblée supranationale de toute l’histoire.
Le 1er avril, la Commission des Affaires constitutionnelles a adopté une modification du règlement intérieur présentée par le parlementaire britannique Richard Corbett, ce qui laisse présager son adoption en séance plénière. Cette loi fera passer le seuil de formation d’un groupe parlementaire européen de 20 à 30 élus, venant non plus de 6 mais de 7 pays membres différents. Un tel changement va gravement affecter la capacité de petits partis et des élus indépendants à participer au « processus législatif ». Comme l’écrit le juriste Christophe Beaudouin du site anti-traité de Lisbonne observatoiredeleurope.com : « L’application de cette nouvelle règle à la configuration politique actuelle conduira mécaniquement à l’exclusion de dizaines de députés européens de tout groupe (…) l’on verrait ainsi bientôt 60 eurodéputés pourtant élus démocratiquement, quasi exclus du travail parlementaire, simplement parce qu’ils ont fait le choix politique de ne siéger ni au PPE (droite) ni au PSE (gauche) ni à l’ALDE (libéraux) ». Il ne resterait ainsi au parlement européen que de grands partis homogènes ayant soutenu le Traité de Lisbonne et ne questionnant pas les termes de ce qui sera un super-Etat totalitaire où feu les nations seront des provinces.
L’élimination des élus hors « grands partis » est d’autant plus certaine que la réforme 2003 du scrutin européen en France a cassé le scrutin national proportionnel pour aller vers une subdivision en région affaiblissant l’effet proportionnel et favorisant la représentation des partis les mieux installés.
Il ne doit pas échapper au citoyen qui se questionne, que Richard Corbett est un élu europhile du Labour Party britannique et un membre de la Société Fabienne, fondation qui a joué un rôle clé pour l’Empire Britannique en promouvant depuis un siècle une version édulcorée du colonialisme économique vendu sous l’étiquette socialiste. Formé dans le moule fabien et diplômé des universités de Hull et Oxford, Corbett a participé à l’élaboration des traités de Maastricht et d’Amsterdam, et chargé de vendre le Traité de Lisbonne au Parlement européen en février dernier.
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