4 août 2012 (Nouvelle Solidarité) — Jusqu’en 2010, la BCE était liée à HSBC par une convention, grâce à laquelle cette dernière gérait l’inventaire des billets de banque libellés en Euro à Hong Kong.
Selon les documents de la BCE, le Conseil des gouverneurs a décidé le 6 avril 2006 qu’un « projet pilote » (Extended Custodial Inventory, ECI), visant à faciliter la distribution de billets en euros à l’échelle internationale et à améliorer leur circulation à l’extérieur de la zone euro, serait mis en place en Asie pour une durée d’un an, à compter de mars 2007.
Selon le rapport annuel de la BCE de 2007, « un ECI est un dépôt en liquide, géré par une banque privée (banque ECI) qui détient des devises en temps que simple dépositaire (custodia) (…). En 2007, deux grandes banques commerciales actives sur le marché de gros des billets ont chacune débuté, pour une période d’ un an, un ECI pour les billets en euros : l’une à Hong Kong et l’autre à Singapour. »
Fort de ce succès, le programme a été prolongé de trois ans par le Conseil des gouverneurs le 27 mars 2008, et il a été décidé que la Deutsche Bundesbank (Banque fédérale d’Allemagne) agirait en qualité de contrepartie logistique pour les banques dépositaires.
Ce programme est en quelque sorte un coffre fort, géré par HSBC pour le compte de la BCE, où sont entreposés les euros en provenance d’opérations d’achat et de vente en gros de billets. Or, c’était HSBC US qui gérait les activités propres à HSBC à Hong Kong, en ce qui concerne les opérations d’« espèces en vrac » (bulk cash).
Le billet de 500 euros est aujourd’hui privilégié par les associations mafieuses et de trafiquants de drogue partout dans le monde. Il y a maintenant plus de billets en euros en circulation qu’en dollars US, et plus du tiers de ces billets en euros – en termes de valeur – sont des billets de 200 ou 500 euros.
En plus, plus de 25% de tous ces billets de 500 euros circulent en Espagne, porte d’entrée de la cocaïne en Europe continentale. Les autorités espagnoles voient un lien entre le blanchiment, au moyen de ces billets, et la bulle immobilière qui s’est développée à la même époque dans le pays.
Dans le contexte de l’enquête aux Etats-Unis sur le blanchiment d’argent de la drogue et du terrorisme par HSBC, la police américaine n’a pas été autorisée, selon un article publié par Reuters en janvier 2011, à examiner les informations détenues par la Réserve fédérale de New York sur les transactions douteuses d’espèces en vrac, en particulier « les données ’country flow’ (flux par pays) qu’établit la Réserve fédérale de New York ».
« Ces données (…) sont si jalousement gardées que les experts considèrent que les spécialistes sur le terrain, qui pourraient vraiment les exploiter, n’y ont jamais accès, et la question est tellement sensible que la plupart des hauts fonctionnaires ne souhaitent faire aucun commentaire qui permette de les identifier. (…) La Fed considérait ces données comme étant la propriété privée des banques qui sont ses membres, et n’a pas souhaité leur transfert au FinCEN (Financial Crimes Enforcement Network du Département du Trésor). Le porte-parole de la Fed n’a pas souhaité commenter. »
Ainsi, on ne connaît pas la proportion de dollars et d’euros blanchis par la banque.
Comme le documente en détail le rapport du sous-Comité d’enquêtes permanent du Sénat américain, HSBC US dirigeait son activité de billets en vrac sans aucun contrôle anti-blanchiment efficace, de sorte que des milliards de billets en provenance de divers trafics de par le monde – et notamment le trafic de cocaïne – furent déposés par HSBC US auprès de la Réserve fédérale de New York.
Jusqu’en 2010, c’était HSBC US qui gérait les coffres, à Londres, Singapour et Francfort, pour la Réserve fédérale de New York, dirigée entre 2003 et 2009 par l’actuel secrétaire au Trésor Tim Geithner. Celui de Francfort fut utilisé par la Réserve fédérale de New York pour gérer la masse énorme de dollars américains utilisée en Russie et en Europe de l’Est.
Or, il se trouve qu’en 2010, les autorités anglaises ont pris la décision, selon Dominic Casciani de la BBC, de retirer de la vente le billet de 500 euros, car suite à huit mois d’enquête sur les opérations en devises, la Serious Organised Crime Agency (Soca) a conclu que le billet de 500 euros est au centre du blanchiment. La raison est simple : il permet de transporter facilement de très grandes sommes.
Ian Cruxton, directeur-adjoint de la Soca a expliqué qu’« au fil du temps, il a été établi que les grosses coupures sont l’un des moyens privilégiés par ceux qui souhaitent réduire le volume de leurs espèces (…) et le billet de 500 euro est celui que préfèrent les criminels. Nous pensons que plus de 90% des billets de 500 euro qui ont été à disposition au Royaume Uni, se sont retrouvés entre les mains de la grande criminalité organisée. »
La coupure de 500 euros a été créée en 2002, alors qu’en 2000 tout le tirage des billets de $1,000 canadiens avait été détruit sur recommandation des forces de l’ordre.
Un rapport interne de Banca d’Italia pointait également du doigt en 2009 l’utilisation par la mafia de la coupure de 500 euros. Le professeur Richard Portes du Centre for Economic Policy Research, insiste que les pays de la zone euro ont reçu des avertissements avant même l’impression des premières coupures car « dès le premier jour, il était patent qu’une fois la décision prise d’avoir une coupure aussi grosse que 500, l’euro aurait un avantage économique sur le billets de $US 100. Et serait utilisé par la Mafia et la criminalité organisée en tout genre ».
La BCE subira-t-elle des pressions pour retirer la coupure de 500 euros en raison des preuves de blanchiment la concernant ? Selon Cruxton, « étant donnée la nature du crime organisé, la neutralisation d’un criminel par ci par là ne change pas la donne, mais lorsque se présente l’occasion de neutraliser un problème comme celui-ci, lorsqu’on enlève l’un des principaux instruments qui profitait à toute la communauté criminelle, l’effet positif est démultiplié ! »
Est-ce que la BCE communique ses données sur le blanchiment d’argent aux autorités policières ? Avec les révélations de l’affaire HSBC aux Etats-Unis, ainsi que les déclarations de l’ex-directeur du Bureau des Nations-Unies Antonio Maria Costa sur le blanchiment d’argent de la drogue par les banques après la crise de 2007, convenons que la question est parfaitement légitime...
# petite souris
• 05/08/2012 - 23:52
.... en langage de petite souris :
combines, magouilles et fripouilles en tout genre .....
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