31 mars 2008 (LPAC) - Le cours du riz sur les marchés mondiaux (riz de catégorie moyenne et d’origine thaïlandaise), a presque doublé en seulement trois mois, passant de 360$ à 760$ la tonne métrique (prix du 27 Mars).
Il augmente rapidement car nous faisons face à des pénuries sévères, ainsi qu’à un manque d’effort au niveau international pour régler cette crise alimentaire grandissante.
L’Inde, la Chine, l’Indonésie et d’autres pays asiatiques se ruent sur la marchandise pour s’assurer des provisions. Le 29 mars, l’Inde a imposé un prix pour la vente à l’exportation de 1000$ la tonne, tentant ainsi d’encourager les marchands de riz à vendre sur le marché intérieur et à ne pas attendre que la vente à l’étranger atteigne de tels sommets. Mais cette mesure semble être déjà périmée. Les agriculteurs de Thaïlande, pays exportateur de riz, accumulent leurs stocks en espérant que le prix atteindra bientôt 1000$ la tonne. Ils manquent même à leurs engagements sur des contrats d’approvisionnement faits avec des négociants, qui à leur tour doivent dire à leurs acheteurs étrangers qu’ils n’ont pas pu rencontrer leurs fournisseurs.
Le 28 mars, un contrat a été engagé entre les gouvernements du Vietnam et des Philippines pour 1,5 million de tonnes de riz. Le Vietnam va devoir diminuer son quota d’exportation vers d’autres pays afin d’honorer le contrat passé avec les Philippines, comme preuve de bonne volonté envers un collègue membre de l’Association des nations de l’Asie du sud est (ASEAN). L’Iran et l’Indonésie ont besoin chacun d’un million de tonnes pour les mois prochains. L’Afrique, qui importe plus de 40% de sa consommation de riz, doit faire face à la pénurie d’approvisionnement.
« L’ensemble du marché peut se trouver paralysé. Qui va vendre du riz à 750$ la tonne, alors qu’il pense qu’il va atteindre 1000$ ? » a commenté le docteur Robert Zeigler, directeur général de l’Institut international de recherche sur le riz aux Philippines, dans un interview au Wall Street Journal. Zeigler s’est rendu à Washington DC en décembre 2006 pour donner une conférence à un club de presse nationale, sur la crise menaçante et sur la nécessité d’une mobilisation d’urgence pour la recherche, le développement et la productionagroalimentaire. Seul l’EIR en prit note et fit une interview avec le professeur Zeigler, tandis que le congrès ignora l’avertissement – au péril de la race humaine.
- Consultez notre Focus : Le krach d’août 2007 ne s’arrêtera pas