28 avril (Nouvelle Solidarité) - Dans un commentaire publié dans le Washington Times du dimanche 27 avril, le premier ministre italien sortant, Romano Prodi, rejoint le chœur de plus en plus important de personnalités influentes qui dénoncent les biocarburants comme étant à l’origine de la grave crise alimentaire dont souffre le monde à l’heure actuelle. Bien que n’appelant pas à l’élimination pure et simple de cette recherche, Prodi plaide « pour que quelque chose soit fait afin d’assurer que les Etats-Unis et l’Europe arrêtent de produire du fioul en concurrence avec la production alimentaire ». « Les gens ne peuvent pas continuer à mourir de faim simplement parce que quelques personnes aux Etats-Unis ou dans l’Union européenne considèrent que les voix des fermiers et des propriétaires valent plus que la survie de millions d’hommes et des femmes. »
Prodi propose « que les deux prochaines conférences internationales importantes – celle de la FAO à Rome et celle du G8 au Japon — créent les conditions pour qu’un dialogue s’amorce, que des décisions soient prises afin d’arrêter les dégâts causés par les politiques actuelles et que les ressources alimentaires soient distribuées là où elles sont nécessaires dans le monde ».
Notons, cependant que contrairement à Giulio Tremonti, pour Prodi la libéralisation des marchés doit continuer et aller de pair avec un accroissement de l’aide alimentaire financé par la sphère publique. Il s’agit d’une solution inacceptable, car les Etats deviennent ainsi les dames de charité d’une mondialisation financière à deux vitesses : celle des plus riches en haut de l’échelle, et celle des plus pauvres ( incluant même, de plus en plus, les classes moyennes) qui n’arrivent à survivre qu’aux crochets des Etats.