Lors d’un discours le 26 octobre à Charlotte, en Caroline du Nord, Donald Trump a déclaré que la politique d’Hillary Clinton risque de conduire à la Troisième guerre mondiale, du fait qu’elle « veut affronter une Russie dotée de l’arme nucléaire dans une guerre chaude en Syrie ». Cette déclaration intervenant tardivement dans la campagne reflète l’inquiétude exprimée par de nombreux experts face à une situation stratégique plus tendue qu’au summum de la crise des missiles de Cuba. On craint en effet que l’entrée de Clinton à la Maison Blanche soit encore plus désastreuse que les seize ans de guerre permanente menée par le duo Bush-Cheney, puis par Barack Obama.
Outre les mises en garde en provenance d’Europe, par exemple de la part de Jean-Pierre Chevènement, représentant spécial pour la Russie du gouvernement français, ou du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, les dirigeants russes et chinois ne cessent de souligner le danger de l’escalade américaine et de l’OTAN.
Le président Poutine a abordé directement le sujet lors de la réunion annuelle du Club Valdaï, à Sotchi, notant l’absurdité de présenter son gouvernement comme la plus grande menace dans le monde aujourd’hui, notamment sur le plan militaire. Il précisa :
La Russie n’a aucune intention d’agresser quiconque. L’Europe compte à elle seule 300 millions de personnes. Tous les pays membres de l’OTAN ont une population totale de 600 millions, probablement. Et la Russie n’en compte que 146 millions. C’est tout simplement absurde. Et pourtant, ils utilisent de telles idées dans des buts politiques.
Quant au prétendu rôle subversif de la Russie aux États-Unis mêmes, il lança, non sans humour :
Un autre problème mythique et imaginaire, c’est ce genre d’hystérie que les États-Unis entretiennent sur la prétendue ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine. (...) Est-ce que quelqu’un pense sérieusement que la Russie peut influer d’une quelconque manière sur le choix du peuple américain ? L’Amérique n’est pas une vulgaire ’république bananière’, mais une grande puissance. Corrigez-moi si je me trompe.
Concernant le Moyen-Orient, Poutine souligna que l’ampleur colossale de la destruction exige de mettre sur pied un programme global à long terme, un genre de Plan Marshall, pour faire revivre la région déchirée par la guerre et les conflits. La Russie serait assurément prête à se joindre activement à cet effort conjoint.
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Il a également évoqué l’orientation en faveur du développement discutée au sommet du G20 en Chine et poursuivie au sommet des BRICS en Inde :
« ne peut pas rendre le monde plus stable si on ne garantit pas le développement progressif de l’économie. Il est important de réunir les conditions d’un travail constructif et d’une croissance économique à un rythme permettant d’en finir avec un monde divisé entre les éternels perdants et les gagnants perpétuels. On a besoin de règles du jeu avec lesquelles les économies en voie de développement aient au moins une chance de rattraper celles qui nous appelons les économies développées (...), que les fruits de la croissance économique et du progrès technologique soient accessibles à tous. »
Vladimir Poutine a insisté sur l’alliance de la Russie avec la Chine en vue de bâtir un tel ordre mondial, notamment en coordonnant les projets de l’Union économique eurasiatique et de la Ceinture économique de la Nouvelle Route de la soie.
# BONIN Stéphane
• 02/11/2016 - 20:38
Ah, et pendant ce temps, nos chers mé(r)dias nous parlent que de "la femme" Clinton qui serait "la première femme a diriger un si grand pays", et du "vilain Trump" et ses "scandales sexuelles" qui apparaissent un peu trop fort opportunément ; sont-ils seulement vrai (?) - rappelez vous les bien étranges accusations envers Julian Assange ! Les anti-système sont-ils a ce point des "agresseurs sexuelles" ? Trop gros ça !
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