13 septembre 2008 (Nouvelle Solidarité) – Lors d’une conférence de presse dans la ville russe de Sotchi rapportée par le Times de Londres, le Premier ministre Vladimir Poutine a affirmé que les relations russo-britanniques ne reviendraient jamais à la normale tant que Londres servirait de base aux opérations anti-russes.
Faisant référence aux activités obscures de l’oligarque russe en exil, Boris Berezovski, et du dirigeant séparatiste tchétchène Akhmed Zakaïev, Poutine a demandé aux autorités britanniques « Pourquoi permettez-vous au territoire de la Grande-Bretagne d’être utilisé contre la Russie ? Pourquoi permettez-vous à la Grande-Bretagne d’être utilisée comme plate-forme de lancement ? C’est pour cela qu’il n’est pas possible de bâtir une relation normale. » Il a ensuite expliqué que faire de Londres un sanctuaire pour les exilés russes, équivaudrait à ce que la Russie accueille et protège les terroristes de l’IRA à Moscou, afin qu’ils puissent prévoir des attaques contre les Britanniques.
Poutine a souligné à nouveau la modération avec laquelle son pays était intervenu en Ossétie du Sud, réitérant qu’il n’y a pas de menace russe pesant sur l’Europe ou les Etats-Unis, précisant que la Russie n’avait aucune visée impériale sur quiconque. Puis il a ajouté, « il n’y a plus la menace soviétique mais certains veulent la ressusciter ».
De manière plus surprenante, Poutine a décrit George Bush comme un homme intègre et honorable, tout en expliquant, en faisant probablement référence au vice-président Cheney, que ce sont certains membres de son administration qui sont à blâmer. « J’espère toujours que nous pourrons maintenir de bonnes relations, mais c’est la cour qui fait le roi », a-t-il constaté.
Le Times rapporte que Poutine, en ne « plaisantant qu’à moitié », a fait remarqué qu’il « traite le président Bush mieux que certains américains ne le feraient ». Il a ensuite prévenu les Etats-Unis de ne pas répéter les erreurs de l’Empire romain. « Un politicien romain débutait et concluait tous ses discours en disant que Carthage devait être détruite. Certes Carthage fut détruite et son territoire envahi, mais l’Empire romain finit par être détruit par les barbares. Nous devons faire attention aux barbares. »
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