12 janvier 2008 (Nouvelle Solidarité) - C’est le 9 janvier que s’est élancé le premier train eurasiatique de marchandise reliant Pékin à Hambourg via la Mongolie, la Russie, la Biélorussie et la Pologne. Ce projet est réalisé avec la coopération des gouvernements et des sociétés de chemins de fer des 6 pays concernés.
Pour les autorités chinoises, cette première est une étape clé dans la réalisation du Pont terrestre eurasiatique, dont une carte géante ornait la gare de Dahongmen. Le train devrait relier Hambourg en 18 jours, soit deux fois moins de temps que par voie maritime. Il parcourra 9800 km contre environ 20000 km pour les bateaux. Mais le temps devrait considérablement se raccourcir dans un futur proche car pour l’instant, les conteneurs doivent être changés de train par deux fois, à cause des différences dans la largeur des voies, et le temps d’attente aux frontières, en cumulé, peut atteindre plusieurs jours. Mais DieBahn (compagnie ferroviaire allemande) pense que le temps de parcours pourra être ramené à 15 jours, seuil à partir duquel une exploitation commerciale est envisagée. Pour les autorités chinoises, ce délai pourrait être réalisable d’ici un an.
Pour Zheng Mingli, le président de la China Railway Container Transport Corporation, l’évènement est d’ores et déjà une « percée ». « Des représentants des sociétés ferroviaires de 6 pays sont aujourd’hui rassemblés pour cette occasion. C’est très important pour le développement du pont continental Asie-Europe. Ce moyen de transport offre un grand potentiel pour les pays impliqués. » Dans son édition en ligne, Le Quotidien du Peuple rapporte qu’après le départ du train, les officiels des 6 sociétés de chemins de fer se sont retrouvés « pour signer un mémorandum de coopération au sujet de l’élargissement de la collaboration dans le transport ferroviaire eurasiatique et l’établissement de trains de transport de conteneurs entre la Chine et toute l’Europe. »
Mais le principal atout de ces liaisons ferroviaires transcontinentales n’est pas de transporter des marchandises plus rapidement. Intégrées à de véritables corridors de développement, elles participeront au désenclavement des pays et des régions dépourvus d’accès maritime dans une nécessaire dynamique de coopération entre les nations.