6 avril 2009 (Nouvelle Solidarité) - Après le G20 de (la City de) Londres, le magistrat français Jean de Maillard, spécialiste de la criminalité financière, s’en est pris à l’opération camouflage de la finance off-shore organisée lors du G20, dans des propos publiés dans Libération le 3 avril.
« ’Une femme ne peut pas être seulement un tout petit peu enceinte.’ Cette phrase n’est pas de moi, mais d’un ancien directeur du FBI à propos de la criminalité organisée. » En effet, aujourd’hui la finance off-shore héberge les spéculations les plus insensées (voir par exemple les hedge funds et la pratique des LBO) et permet chaque année à des centaines de milliards de dollars d’argent du crime organisé de pénétrer dans l’économie légale ou dans le système financier international.
« (…) au lieu de se donner les moyens, ou au moins l’objectif de les interdire et de les faire disparaître, le G20 ne parle que de sanctions contre ceux qui ne seraient pas coopératifs. » Ce qui revient à fermer les yeux sur la réalité criminelle des paradis fiscaux.
« Aucun doute que le Delaware et la City de Londres ne seront jamais considérés comme non coopératifs… Alors que dans la réalité, le Delaware est l’un des paradis fiscaux internes aux Etats-Unis, et que la City est l’une des places financières les plus importantes et les plus opaques du monde. » Par contre on ne trouve que 4 pays dans la liste noire de l’OCDE publiée lors du G20 : le Costa Rica, la Malaisie, Les Philippines et l’Uruguay !
Si les autorités internationales sont promptes à déployer de gros moyens pour arrêter les pirates somaliens, il est temps d’agir de même pour les pirates de la finance.
# dra
• 07/04/2009 - 23:48
S’il y a des paradis fiscaux à évincer du jeu, les acteurs du G20 auraient dû réviser ou apprendre leur géographie avant de se déplacer à Londres !!!
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# Jean-Pierre Avermaete
• 06/04/2009 - 22:52
Les paradis fiscaux ne sont pas à l’origine de cette crise et tout pays est un paradis fiscal pour tout autre pays. Cette hantise du saint Sarko est du populisme outrancier.
Quand on sait que n’importe quelle transaction financière internationale est parfaitement retraçable (pour des raisons de dénouement entre institutions financières), il ne peut y avoir de difficulté pour endiguer toute malversation ou fraude. C’est au niveau de la fiscalité et de son traitement qu’il faut agir et là, bien sûr, personne ne pipe mot.
Les plus gros fauteurs sont et resteront les banques, parce qu’elles fournissent le crédit à gogo, qu’elles imaginent des produits hautement spéculatifs et participent elles-mêmes à toutes sortes de fraudes et de malversations.
La dernière en date : comptabiliser un profit non perçu comme capital. Les banques pouvant émettre des obligations garanties par leur état utilisent une partie du produit de ces emprunts pour racheter à vil prix leurs vieux emprunts non garantis. Ne devant plus les rembourser, ces banques osent inscrire la différence entre le prix de remboursement et le prix qu’elles ont effectivement déboursé comme un profit (alors que c’est une épargne, sans encaissement d’argent donc). Puis elles métamorphosent ce profit en capital. Elles augmentent donc leur capital (et soit disant leur solidité) avec rien, avec du néant, du vent, de l’air. Et nos autorités de surveillance, de supervision, de fermer les yeux sur de telles pratiques !
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