Paris, le 18 juillet (Nouvelle Solidarité) – La Turquie, vraisemblablement conseillée par des factions américaines opposées à une nouvelle guerre, est au cœur d’une série d’efforts diplomatiques visant à empêcher une nouvelle guerre en Asie du Sud Ouest. La Turquie qui, on le sait, joue depuis huit mois le rôle de médiateur dans les négociations indirectes syro-israéliennes, vient de signer la semaine dernière un accord stratégique avec l’Irak, avec des volets économiques, politiques et de sécurité.
Désormais, la Turquie affiche sa volonté de jouer les médiateurs dans le bras de fer qui oppose Téhéran aux Etats-Unis. Le ministre des Affaires étrangères turc, al Babacan, a déclaré hier qu’il était prêt a jouer les médiateurs dans les négociations entre l’Iran d’un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne au sujet du programme nucléaire iranien. al Babacan a fait cette déclaration le jour même où Stephen Hadley, collaborateur de Condoleezza Rice et Conseiller national pour la sécurité des Etats-Unis, était à Ankara. Et bien qu’il ne fit aucune déclaration, il est de notoriété publique que le ministre des Affaires étrangères iranien, Manoucher Mottaki, se trouvait lui aussi à Ankara pour des réunions.
« La Turquie est prête à faire ce que les différentes parties attendent d’elle » a-t-il déclaré selon le quotidien Zaman de ce jour, ajoutant : « en effet, nous avons été en contact constant ce dernier mois. Nous voulons que cette question soit résolue par le dialogue. » Babacan, qui a rencontré sa contrepartie iranienne au cours du dernier G8 au Japon est attendu à la réunion ministérielle du groupe de pays non-alignés qui aura lieu du 28 au 29 juillet à Téhéran.
Du côté iranien, le ministre des Affaires étrangères, Mottaki, était à Damas le 16 juillet dernier pour des discussions avec son homologue, Walid al Muallem. Parmi les questions discutées : le Liban, les relations franco-syriennes et les négociations indirectes syro-israéliennes qui devraient aboutir au retour du plateau du Golan à la Syrie. « Le Golan fait partie de la Syrie et devrait être rendu », a déclaré Mottaki au cours d’une conférence de presse conjointe avec Walid Al Muallem, ajoutant que « les nations arabes et islamiques attendent avec impatience de pouvoir fêter la libération du Golan ». Il a aussi fait part d’une collaboration iranienne avec la Syrie et la Turquie pour stabiliser l’Irak.
Le ministre israélien des Infrastructures, Ben Eliezer, était lui aussi en Turquie le 18 juillet et a déclaré lors d’une conférence de presse qu’Israël se défendrait contre toute attaque iranienne, ajoutant que les menaces de violence étaient inutiles, car la douleur serait la même pour les enfants israéliens que pour les iraniens. Le programme nucléaire iranien représente un plus grand danger pour l’Europe que pour Israël, a-t-il souligné. Ben Eliezer a aussi rencontré Babacan et l’a remercié pour ses efforts de médiation entre Israël et la Syrie, ajoutant que la solution militaire n’était pas d’actualité.