26 mai 2008 (Nouvelle Solidarité) — Nyrup Rasmussen, ancien premier ministre du Danemark et président du groupe socialiste au Parlement européen est un des signataires de la lettre des doyens de la social-démocratie remettant en cause la prédominance de la « finance folle ». Lors d’un entretien avec le programme Deadline, il a expliqué les raisons de sa démarche :
Q : Pourquoi vous levez-vous contre la politique des marchés financiers ?
R : La croissance économique n’est pas au rendez-vous et le chômage s’accroît, et de toute évidence les marchés ne sont pas capables de s’autoréguler. Le Président allemand Horst Koehler parle d’un « monstre qu’il faut ranger au placard ». La crise financière est devant nous et les investissements dans l’économie réelle ne sont plus assurés. Les hedge funds, les fonds de placement et les banques d’affaires doivent faire l’objet du même type de régulation et de transparence que le système bancaire classique afin que les autorités en charge de la surveillance et de la régulation des marchés puissent anticiper les dangers. Il est également nécessaire que le ratio Cook soit relevé pour éviter une faillite comme celle de Northern Rock ou un incident comme celui de l’affaire Kerviel avec la Société Générale, résultat de politiques de prêt trop risquées.
Q : D’après le quotidien Jyllands-Posten, vous vous en prenez violemment au monde de la finance…
R : Oui, cette partie du monde financier qui est devenue irresponsable
Q : Où les mécanismes du marché ont-ils échoué ?
R : Je dirais plutôt que dans le domaine où ils fonctionnent à l’extrême, les banques se sont prises les pieds dans le tapis, comme en Angleterre et ailleurs.
Q : N’est-ce pas une attaque contre le libre-échange ?
R : Oui, quand il est trop libre. Comme le remarque Horst Koehler, il est devenu tellement libre que la cupidité a pris le dessus. Particulièrement quand on voit comment les dettes ont été utilisées comme instrument de spéculation… Lorsqu’en Europe nous nous sommes débarrassé des régulations nationales, nous comptions sur une régulation qui n’est jamais arrivées.
La presse danoise rapporte également que Rasmussen compte organiser une majorité dans le parlement danois, au-delà des clivages partisan, prête a soutenir la mise en place d’un contrôle des marchés financiers au Danemark.
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