Le 4 décembre 2007 (LPAC) - La Maison Blanche a dévoilé hier l’évaluation des services de renseignement américains concernant l’état d’avancement du programme nucléaire militaire iranien. Ce National Intelligence Estimate (NIE) estime que Téhéran avait suspendu son programme militaire à l’automne 2003 et ne l’avait pas encore relancé à la mi-2007.
« Cela suggère que l’Iran est moins déterminé à développer l’arme atomique que nous ne le pensions depuis 2005. Le fait que cette suspension soit intervenue en réponse à la pression internationale suggère que l’Iran est plus influençable sur ce sujet que nous ne l’avions cru jusque-là » dit le rapport.
L’estimation indique que Téhéran « devrait être capable techniquement de produire de l’uranium enrichi pour fabriquer une bombe durant la période 2010-2015 » jugeant la chose « improbable » avant 2013, voire seulement « après 2015 ».
Lyndon LaRouche estime, pour sa part, qu’il faudrait « un vrai incident » pour outrepasser les conclusions de ce rapport. « Ce qui est en jeu, c’est l’image que la famille Bush laissera dans l’histoire, » disait-il. « Ceci ne me surprend donc guère, bien que pour certains c’est une surprise ».
LaRouche situe l’esprit de ce rapport comme cohérent avec la dynamique qui a permis d’aboutir à un accord à Annapolis. Rice et d’autres jouent « à fond la question de l’image des Bush. » Cheney et les va-t-en guerre ont parié sur l’échec de cette conférence et ils ont échoué.
L’évaluation de LaRouche est confirmée par le profil que dresse Newsweek du Secrétaire américain à la Défense Robert Gates. Dans sa livraison du 2 décembre, l’hebdomadaire américain affirme qu’en coulisse, Gates a travaillé d’arrache pied pour empêcher une guerre américaine contre l’Iran.
En septembre il affirmait devant les membres démocrates de la commission des affaires étrangères que ce « serait une calamité d’attaquer l’Iran en ce moment ». Gates estimait que bombarder l’Iran créerait un énorme chaos dans les régions pétrolifères, provoquerait une vague de terrorisme en Europe et même aux Etats-Unis. En plus, loin d’affaiblir le régime iranien, une telle attaque ne ferait que renforcer sa puissance, retardant au mieux le programme militaire de deux ans.
Selon Newsweek, Gates aurait donné le feu vert à des hauts gradés de l’armée américaine de s’exprimer publiquement sur le sujet, ce qui empêche la Maison Blanche d’imposer ses vues à la hussarde. Gates est extrêmement proche de la secrétaire d’état Condoleezza Rice qui fut à son service dans l’administration Bush père.
Le président américain George W. Bush et Condoleezza Rice sont bien conscients qu’à l’heure actuelle, il est quasiment impossible d’attaquer l’Iran sans le soutien de Gates, un fait dont se plaint amèrement le néo-conservateur radical John Bolton.
6 décembre : du nouveau sur le NIE