18 avril 2008 (EIRNS) – Le président sud africain, Thabo Mbeki, a snobé le Premier ministre britannique, Gordon Brown, en annulant au dernier moment, un rendez-vous qui devait avoir lieu juste avant la session spéciale du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 16 avril - que Mbeki présidait.
La crise du Zimbabwe (pays qui a été soumis à une campagne de pressions intenses de la part des Britanniques) ne fut même plus inscrite à l’ordre du jour, bien que Gordon Brown l’ait abordée lors de son intervention.
Brown, récemment qualifié ironiquement par le président zimbabwéen Mugabe de « simple petit point sur le monde », a affirmé que « personne ne croit, ayant vu les résultats dans les bureaux de vote, que Mugabe ait gagné les élections. Ayons donc un message clair et simple, affirmant que nous…défendons la démocratie et les droits de l’homme au Zimbabwe… ».
Mais les ficelles ont déjà été retirées des mains de Gordon Brown. Le président de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, qui préside actuellement l’Union Africaine (UA), a déclaré pour sa part, lors de la session, que la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) prenait la situation en main et il a remercié cette organisation pour « le travail fourni, énorme…permettant d’assurer que la volonté du peuple zimbabwéen soit respectée. »
Brown a donc échoué à détourner la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies. Mbeki a appelé à une réunion conjointe entre l’ONU et l’UA afin d’assurer la paix au Zimbabwe. Brown a alors été contraint à inciter d’autres dirigeants africains à faire pression sur Mbeki pour qu’il abandonne une politique que les Britanniques accusent d’être biaisée en faveur du président Zimbabwéen Mugabe.
Mieux encore, Mbeki a été désigné par la SADC comme médiateur entre le gouvernement zimbabwéen et l’opposition, et Mbeki n’a pas la moindre intention d’associer les Britanniques au processus. Après avoir été snobé par ce dernier, Brown a annulé sa conférence de presse, inquiet que cet évènement ne joue en sa défaveur face à celui qu’il considère comme son ennemi principal dans la région.
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