26 août 2008 (Nouvelle Solidarité) — Dans un article rédigé le 22 août, Helga Zepp-LaRouche analyse la gravité de la situation stratégique :
« Soit on arrête immédiatement les provocations géopolitiques contre la Russie (comme l’attaque menée contre l’Ossétie du Sud par le régime britannique fantoche en Géorgie ou l’accord américano-polonais sur l’installation de systèmes de défense anti-missiles et d’une base américaine en Pologne), soit la situation stratégique risque d’évoluer très rapidement vers une Troisième Guerre mondiale. Face à la désintégration progressive du système financier mondial, la tentative de la faction impériale d’encercler la Russie et la Chine pour les obliger à capituler revient à jouer avec le feu. C’est un jeu dangereux de risque-tout qui pourrait mener à la destruction de la civilisation humaine. Cette politique, conçue à Londres et exécutée avec l’aide américaine, comprend une éventuelle frappe militaire contre l’Iran, et ce danger reste réel.
« Lorsqu’on pense à la destruction et aux horreurs monstrueuses provoquées les deux guerres mondiales du XXe siècle, il est incompréhensible que nos dirigeants politiques fassent preuve de si peu de courage face ce danger. (...)
« L’ambassadeur russe auprès de l’OTAN, Dmitri Rogozine, a bien posé le problème lorsqu’il a demandé aux journalistes, à Bruxelles : "Etes-vous prêts à risquer votre richesse, votre vie et celle de vos enfants pour Saakachvili ?" Il aurait pu l’appeler par son surnom, "Sorosvili", car George Soros et Mark Malloch Brown (son partenaire au sein du Quantum Fund pendant des années, et actuel ministre britannique chargé de l’Afrique, l’Asie et l’ONU) ont financé en Géorgie chaque membre du gouvernement, depuis les ministres jusqu’aux fonctionnaires de police, depuis la Révolution des Roses. »
Après avoir évoqué le danger d’une crise des missiles de Cuba en Europe centrale, Helga Zepp-LaRouche insiste sur la nécessité de stopper l’expansion de l’OTAN. « Aujourd’hui, nous serions déjà en guerre contre la Russie, si la Géorgie et l’Ukraine avaient pu adhérer à l’OTAN lors du sommet de cette année à Bucarest, et ce constat devrait suffire en lui-même à renoncer définitivement à toute expansion future de l’OTAN en Europe de l’Est. Il est utile aussi de se rappeler pourquoi la Russie (et la Chine) sont devenues si soudainement le grand ennemi.
« Après la dissolution de l’Union soviétique, on a manqué la chance d’asseoir les relations Est-Ouest sur une nouvelle base, la politique occidentale consistant, pour des raisons géopolitiques, à transformer la Russie en pays du tiers monde producteur de matières premières, grâce à la thérapie de choc. A l’époque, les oligarques occidentaux éprouvaient une grande sympathie pour leurs partenaires russes et le clan Eltsine ; ensemble, ils pillaient le pays. Une Russie fournissant indéfiniment des matières premières pour l’Occident et pleinement intégrée dans la mondialisation, ne posait pas de problème. A Moscou, on n’a jamais oublié le rôle de George Soros.
« C’est lorsque le président Poutine parvint à réduire l’influence des structures mafieuses, renforçant la Russie sur les plans économique et politique et défendant les intérêts souverains de la nation, que la Russie a été déclarée l’ennemi. Par sa réaction déterminée contre la Géorgie, le gouvernement russe a montré que l’ère de la mondialisation, c’est-à-dire de l’empire anglo-américain, était terminée. »
En conclusion, Helga Zepp-LaRouche fait remarquer que cela aurait été un désastre pour l’UE si le traité de Lisbonne avait été en vigueur lors de ce conflit, avec un président de l’Union comme Tony Blair. « Dans ce cas, l’Europe serait aujourd’hui en guerre contre la Russie. Voilà encore une bonne raison de révoquer les traités existants de l’UE pour que les pays européens puissent, en toute souveraineté, travailler avec la Russie, la Chine, l’Inde et, espère-t-on, les Etats-Unis, afin d’instaurer un nouveau système de Bretton Woods, comme le propose Lyndon LaRouche. »