Malgré les tentatives des médias occidentaux de « classer l’affaire Koursk », en affirmant que le désastre a été causé par l’explosion à bord d’un système d’armes défectueux, les médias russes continuent de publier des informations sensibles indiquant une implication américaine et/ou britannique dans l’incident. Une importante analyse détaillée des circonstances du naufrage du Koursk est parue dans Zavtra, un journal proche du renseignement russe. Bien que l’authenticité du mémorandum de la Marine russe évoqué n’ait pas fait l’objet d’une vérification indépendante, son contenu correspond à de nombreuses déclarations du ministre russe de la Défense Sergueiev, du vice-Premier ministre Klebanov et d’autres, qui ne cessent d’affirmer qu’une collision avec un sous-marin étranger est probablement à l’origine de la catastrophe.
Ce texte rapporte que deux sous-marins nucléaires américains avaient été observés dans la région au moment de l’incident :
1) le Memphis, un sous-marin d’attaque de la classe Los Angeles, modifié en banc d’essai pour armes avancées ;
2) un sous-marin d’attaque qui semblerait appartenir à la classe Sea Wolf. (Le Memphis et les deux sous-marins de la classe Sea Wolf sont les seuls de la Marine américaine à porter les nouvelles torpilles de 76 cm de calibre.) En outre, deux bateaux de surveillance de l’OTAN et cinq avions Orion P-3 se trouvaient dans la même zone. Presque aussitôt après le naufrage du Koursk, les sous-marins, les vaisseaux de surface et les avions présents dans la zone de l’exercice ont interrompu leurs activités de renseignement et les sous-marins américains se sont rapidement retirés de la zone - comportement très inhabituel. En outre, bien que le Memphis soit par la suite entré dans un port norvégien, le deuxième sous-marin a disparu et sa trace a été perdue dès le début des opérations de recherche et de sauvetage russes.
Le rapport paru dans Zavtra affirme que « la robustesse et les éléments de construction de certains types de sous-marins américains - défenses brise-glace, vitesse accrue - permettent de faire face à des éventualités dans lesquelles les dégâts infligés en cas de collision avec un grand angle d’attaque (...) ne seraient pas catastrophiques pour le sous-marin percuteur (...) ». Le « scénario le plus probable », selon le rapport de Zavtra, est que le sous-marin percuteur aurait déchiré le Koursk à l’endroit où les premier et deuxième compartiments se rejoignent, provoquant des inondations et une petite détonation, suivie deux minutes plus tard par une énorme explosion d’ogives à bord, au moment où le Koursk heurta le fond marin.