Aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne et en Grande-Bretagne, des syndicats de l’automobile et des dirigeants syndicaux ont annoncé leur intention de combattre toute acquisition hostile de Chrysler, que ce soit par un hedge fund ou un fonds d’investissement privé, afin d’éviter le dégraissage et l’éparpillement de ce qui reste du troisième constructeur automobile américain.
Depuis que Daimler a signalé son intention de vendre Chrylser, un seul équipementier automobile, Magna International, a manifesté son intérêt. Cela positionne le fonds Cerberus - qui s’est emparé de Delphi et possède 51 % de la division financière de General Motors, GMAC - à la tête des sauterelles qui voudraient bien dévorer Chrysler. Dans l’équipe mise sur pied par Cerberus en vue de cette acquisition, on trouve l’ancien directeur de Daimler, engagé après le rachat de Chrysler en 2000 pour dégraisser et fermer des usines du constructeur ; au bout de six ans, son plan de « contraction » a échoué.
Les 16 et 17 mars, les représentants de onze confédérations syndicales européennes se sont réunis à Paris pour planifier une mobilisation contre des acquisitions par des fonds d’investissement privés, et Chrysler pourrait bien devenir la première grande épreuve de forces. Ron Gettelfinger de l’UAW américaine, Buzz Hargrove du syndicat canadien et Gerd Rheude, membre du Conseil de Daimler-Chrysler, ont produit une déclaration affirmant leur détermination à s’opposer à Cerberus, Blackstone, Centerbridge Capital LLC ou tout autre fonds sauterelle qui pourrait s’intéresser à Chrysler. Sont également impliqués : Damon Silver de l’AFL-CIO et Brendan Barber, dirigeant du congrès syndical britannique (TUC).
Mais quelle est la solution défendue par ces syndicats face à la contraction de Chrysler ? Leur décision de mener bataille revient à dire qu’ils vont devoir soutenir la proposition de Lyndon LaRouche pour une reconversion d’une partie du secteur automobile en vue de produire les éléments nécessaires à diverses infrastructures. Faute d’adopter ce type d’approche globale concernant l’économie physique, ils pourront, au mieux, reporter de quelques mois l’enterrement. Ainsi, aux Etats-Unis par exemple, soit on alloue un budget d’investissements pour l’infrastructure, ce qui permettrait d’intervenir pour sauver les équipements et les installations que Chrysler prévoit de fermer ou de liquider en vue de leur reconversion, soit les fonds privés finiront par les dévorer.