10 décembre 2007 (LPAC) - Le premier vice-Premier ministre actuel de la Fédération de Russie, Dimitri Medvedev, a été nominé par une alliance de quatre partis pour succéder à Vladimir Poutine en mars prochain. Cette alliance inclut Russie Unie (qui avait fait de Poutine sa tête de liste aux législatives), Russie Juste (l’un des partis siégeant à la Douma), les Agrariens (le plus gros des partis ayant échoués à siéger à la Douma, représentant 2 % du vote national), et Force Civique. A 42 ans, Medvedev est un proche collaborateur de Poutine depuis 17 ans.
En tant que premier vice-Premier ministre depuis 2 ans, Medvedev a été chargé de quatre grands projets nationaux : logement, agriculture, santé et recherche. Il a également continué à présider le directoire de Gazprom. Ces quatre secteurs étaient les plus endommagés par le démantèlement de l’économie russe pendant les années 90. Medvedev a également apporté un soutien appuyé à la politique de création d’entreprises publiques dans la haute technologie et la production industrielle.
Début novembre, à l’occasion de la clôture de « l’année de la Chine » en Russie, l’agence Interfax a demandé à Medvedev s’il y avait besoin de nouveaux projets nationaux. Medvedev a répondu :
« Vous savez, un projet national émerge lorsque la société et l’Etat rencontrent de gros problèmes (...). Par exemple, la réforme agraire de 1861 (qui a marqué la fin du servage sous Alexandre II - ndlr) ; ou la reconstruction de l’économie nationale après la grande guerre patriotique (la deuxième guerre mondiale - ndlr), où en l’espace de 3 ou 4 ans nous avons sorti notre vaste pays des ruines (...) ; et il y a eu d’autres exemples dans d’autres pays. Je pense que même le célèbre New Deal du président américain Franklin Roosevelt, fin des années 20 - début des années 30, peut être considéré comme un grand projet national américain, un projet pour sortir de la dépression ». A la fin des années 90, la Russie aussi était dans une dépression, « liée à l’effondrement du régime précédent ainsi qu’au manque de préparation économique et émotionnelle pour faire face aux changements qui eurent lieu ». Le concept du projet national d’aujourd’hui a été crée pour relever ce défi.
Lors du sommet de Davos en janvier 2007, Medvedev avait déclaré que « l’économie russe allait pleinement remplir sa mission historique de centre d’énergie et de transport de l’Eurasie ».
Dans une interview avec le magazine Expert en début d’année, Medvedev avait condamné les « luttes intestines » du pays et avait prévenu « qu’elles pourraient amener la Russie à disparaître en tant qu’Etat uni ».
Medvedev a également montré qu’il avait conscience de la crise du dollar, lors d’un discours à la jeunesse fin juillet dernier. « La crise du dollar peut se généraliser et devenir globale, et nous pourrions nous retrouver dans une situation où nous, la Chine et d’autres nations parlons de l’émergence d’une nouvelle monnaie de référence (...) ce pourrait être le yuan, mais je pense que ce devrait être le rouble ».