Sans surprise, la grande presse, à l’exception de Libération, Le Monde et du quotidien économique Les Echos , a largement boudé l’information relatant le lancement d’« Acteurs publics contre emprunts toxiques », l’association d’élus que vient de lancer Claude Bartolone, président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, appuyés par des maires de différents horizons, et qui se fixe comme objectif de « faire front » pour faire céder certaines banques accusées d’avoir piégé d’innombrables collectivités locales avec des « emprunts toxiques ».
Pour sa part, Maire-info.com, le quotidien d’informations en ligne auquel 18 000 maires sont abonnés, a relayé l’information en se basant sur un câble de l’ Agence France Presse (AFP) du 8 mars, jour de la conférence de presse annonçant la nouvelle.
Seulement, une lecture attentive de l’information publiée par Maire-info.com révèle que certains mots gênants ont visiblement disparu de la dépêche initiale d’AFP.
Alors que AFP écrivait :
« Début février, le conseil général de Seine-Saint-Denis a assigné en justice trois banques (Depfa, Calyon, Dexia) avec lesquelles des "emprunts toxiques" ont été contractés, afin de faire annuler les contrats qui avaient été signés entre 1997 et 2008 sous le mandat du prédécesseur de Claude Bartolone. Peu après, Henri Plagnol a obtenu le feu vert de son conseil municipal pour "porter plainte" contre cinq banques, dont le Crédit agricole et la Société générale, pour des prêts complexes accordés entre 2001 et 2007 du temps du précédent maire. »
Maire-info.com, écrit :
« Début février, le conseil général de Seine-Saint-Denis a assigné en justice trois banques avec lesquelles des « emprunts toxiques » ont été contractés, afin de faire annuler les contrats qui avaient été signés entre 1997 et 2008. Peu après, Henri Plagnol a obtenu le feu vert de son conseil municipal pour « porter plainte » contre cinq banques pour des prêts complexes accordés entre 2001 et 2007. »
Vous l’avez compris, il manque en particulier cinq mots : Depfa, Calyon, Dexia, Crédit Agricole et Société Générale !
On peut comprendre que pour des raisons diplomatiques, Maire-info.com ne reprenne pas systématiquement les mensonges de Pierre Mariani, l’actuel PDG de Dexia et ancien chef de cabinet de l’ancien ministre du Budget Nicolas Sarkozy. En effet, depuis qu’il a été nommé à la tête de la banque, Mariani affirme haut et fort que Dexia ne « vend plus » de produits spéculatifs, alors que la banque continue à extorquer des centaines de collectivités locales, via les emprunts toxiques et leurs taux d’intérêt usuraires, ainsi que les produits dérivés supposés offrir une « couverture » contre le risque des taux variables des emprunts.
Une simple visite du site Maire-info.com permet de percer le mystère car on peut y lire que « Maire-Info est un service proposé gratuitement par l’Association des maires de France et Dexia Crédit Local ».
On imagine que gommer seulement le nom de Dexia, dont le logo figure en grand sur la page d’accueil du site, aurait pu susciter des soupçons, alors que faire disparaître les noms de toutes les banques peut sembler défendable…
Ajoutons à cela que, lorsqu’on tape « emprunts toxiques », le moteur de recherche interne du site Maire-info.com répond « aucun résultat ».
L’Association des Maires de France (AMF) se retrouve ainsi engagée dans un cas manifeste de conflit d’intérêt. Comment mettre en garde nos élus contre le danger et parfois le crime des « crédits structurés », alors qu’un organe de presse de l’AMF dépend de l’assistance du criminel en question ?
Lire aussi :
- Appel à la création d’une commission d’enquête sur les emprunts toxiques
- Emprunts toxiques : les acteurs publics comptent muscler la résistance face aux banquiers-voyous
# petite souris
• 14/03/2011 - 19:53
Vous l’avez compris, il manque en particulier cinq mots : Depfa, Calyon, Dexia, Crédit Agricole et Société Générale !
Je ne savais pas que les noms des banques sont des mots à ne pas prononcer !!!!
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# PROCQUEZ CHRISTIAN
• 13/03/2011 - 17:59
les francais ne peuvent ils pas porter plainte aux procureurs de chaque departement contre les conseils municipaux,contre les banques et leurs prets toxiques.enfin posez vous la question qui va payer : le peuple.
j’invite tous les francais à demander à leur maire la situation financiere de leur communes et villes,afin de connaitre le degre de contagion de ces prets toxiques.
le vrai pouvoir du peuple doit se mettre en marche,face a nos elus pour la plus part incompetents
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# Ferdinand Cantwell
• 11/03/2011 - 19:29
Libération, Le Monde, Les Echos, et vous oubliez le Nouvel Obs !
On peut pas franchement parler d’oublis !
# jean
• 12/03/2011 - 00:37
Pareil qu’à Isabelle.
Sauf tout le respect que je vous dois, assez des gens qui savent pas lire ! Ou pire, qui lisent à moitié, voir pas du tout.
Le titre est accrocheur, comme tout article digne de ce nom.
Après faut lire le contenu hein !
Et réfléchir avant de poster. Accessoirement.
# Ferdinand Cantwell
• 12/03/2011 - 11:33
J’ai associé "oublis" à "la grande presse a boudé l’info".
Dans mon esprit, je soulignais qu’on ne peut clairement pas dire que la grande presse a "boudé" l’info, puisque Libé, Le monde etc. en ont parlé.
"Sans surprise, la grande presse, à l’exception de Libération, Le Monde et du quotidien économique Les Echos , a largement boudé l’information relatant le lancement d’« Acteurs publics contre emprunts toxiques »"
# jean
• 12/03/2011 - 15:01
Et bien moi j’ai clairement associé que conformément à leurs habitudes la médiacratie déforme, ment, oublie, désinforme, et j’en passe.
Et ça en effet c’est absolument sans surprises.
L’article exagère rien.
Il n’y a qu’à voir comment est traité le rapport Angelides dans cette médiacratie aux mains des oligarques.
Si S&P existait pas, on serait vraiment peu informés,voir pas du tout.
En ce qui me concerne, tout ce qui est média de masse est juste bon à se torcher le derrière.
Il n’y a rien de surprenant à ce que notre pays plonge dans la décadence avec un tel système informatif digne de la pravda !
# plusieurs
• 13/03/2011 - 14:17
Vous avez raison Jean, l’ encre mal utilisée ça fait toujours des taches.
Sans S&P on l’ aurait économiquement dans l’derche et on serait obligé de faire des Nike sur les murs : l’ horreur !
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# isabelle Rey-Lefebvre
• 11/03/2011 - 12:57
le Monde a relayé l’information dans son édition du 9 mars
Prêts toxiques : les élus s’allient pour attaquer les banques
Des collectivités locales ont créé une association pour mener des actions judiciaires collectives
Isabelle Rey-Lefebvre
# jean
• 12/03/2011 - 00:33
Ce serait bien de lire l’article avant de poster, et d’en comprendre le sens.
Les oublis portent sur les noms des banques et autres organismes.
La censure est présente dans les médias télévisés.
N’est-ce pas !
Ou alors, c’est moi qui sait pas lire...
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