10 janvier 2008 (LPAC) - Le prix du baril sera à 200 dollars en décembre prochain ; tel est le scénario envisagé sur les marchés du pétrole. Au NYMEX (marché d’échange des matières premières de New York), les options d’achat sur ce montant ont été multipliées par 10 dans les deux derniers mois à 5533 contrats, ce qui est d’après Bloomberg News une hausse record pour une période si courte. Les contrats passés en décembre se sont appréciés de 36 % puisque les contrats à terme ont passé la barre des 100 dollars le 3 janvier.
Ce phénomène étant purement spéculatif, il reflète la folie qui s’empare des marchés. Car les spéculateurs n’achètent pas ces options en pensant acheter du pétrole à ce prix là dans un an ; ces options leurs permettent seulement de spéculer avec peu d’argent au départ.
Car les options du NYMEX, permettant d’acheter 1000 barils à la valeur nominale, s’annulent automatiquement si les prix n’atteignent pas la valeur visée ; en revanche, si le prix du pétrole augmente et devient supérieur à leur valeur nominale, elles s’apprécient. Il ne coûte donc presque rien de parier sur un prix si élevé, à si long terme. D’après un analyste, ces chiffres montrent que les investisseurs pensent que le baril peut atteindre 125 dollars en décembre prochain, perspective dont les options ont doublé depuis noël.
Si tous les acteurs de ce marché croient en la loi de l’offre et de la demande, certains pensent que l’offre est limitée et que les prix vont donc augmenter, alors que d’autres voient la demande ralentir au fur et à mesure que les Etats-Unis basculent dans une dépression. L’un des corollaires les plus fous de cette théorie, c’est que certains arrivent à dire : « nous ne sommes pas dans une dépression, regardez le prix du pétrole ! »