On assiste depuis quelque temps à un véritable « outing » de Nicolas Sarkozy en tant que néo-conservateur français. Outre son intervention à la French American Foundation de New York, où il dénonça l’arrogance française dans son veto contre la guerre en Irak, son choix de la revue Le meilleur des mondes pour accorder une interview dans le même registre, montre devant qui il s’incline. En effet, cette toute nouvelle revue a été créée par le petit groupe de néo-conservateurs français qui, depuis la fin de la guerre, se rassemble autour de l’Institut d’histoire sociale dont fait partie Michel Taubmann, son rédacteur-en-chef, et quelques autres de son comité de rédaction dont Pierre Rigoulot ou Stéphane Courtois, grand pourfendeur du communisme depuis la chute du mur de Berlin.
Lisons ce que le Réseau Voltaire dit de cette institution : « L’Institut d’histoire sociale (IHS) a été créé en 1949 par Georges Albertini et Boris Souvarine. C’était une officine soutenue par la CIA pour combattre le communisme en France. En effet, pour mener leur croisade, les Américains firent appel à d’anciens collaborateurs de haut niveau qui avaient fait pendant la guerre la preuve de leur efficacité contre le communisme. Georges Albertini avait été le secrétaire général du RNP et le bras droit de Marcel Déat. Ayant survécu à l’épuration, il devint l’un des dirigeants de la banque Worms, dont les cadres avaient incarné le mouvement synarque à Vichy. Albertini s’adjoint d’autres rescapés du RNP, comme Roland Gaucher, qui avait accompagné Déat et Pétain dans leur folle fuite à Sigmaringen. »
A l’image d’André Glucksman, qui fait lui aussi partie de la rédaction, la revue soutient totalement la guerre contre l’Irak, mène campagne contre l’Iran et soutient l’essentiel des politiques de l’administration Bush/Cheney.
Sans surprise, on retrouve aussi dans le comité de rédaction le journaliste Antoine Vitkine, de l’équipe de Daniel Leconte à Arte où il travaille sous la direction de... Michel Taubmann. En avril 2004, Daniel Leconte avait présenté sur Arte un film de propagande affublant du sobriquet de « complotiste » tous ceux qui, comme Thierry Meyssan, président du Réseau Voltaire, rejettent la thèse « officielle » du 11 septembre et dénoncent les complicités américaines dans ces attentats. En 2005, Antoine Vitkine publiait Les nouveaux imposteurs, prenant à partie LaRouche et ses amis, accusés eux aussi de « complotisme » négationniste et antisémite ! Vitkine et sa poignée des néo-cons français s’étaient même permis de faire pression sur un journaliste de RFI qui avait donné la parole à LaRouche, candidat aux élections primaires démocrates en 2005.
Le même groupe est à l’origine de deux autres calomnies lancées contre LaRouche et ses amis en France en 2006 : au mois d’avril, M. X de France-inter consacrait tout un programme à LaRouche, le « roi des complotistes » ( !), dont la prose délirante avait été largement inspirée par le dernier ouvrage de Frédéric Charpier, L’obsession du complot chez Burin. En juillet/août, L’Arche, une revue ultra-conservatrice de la communauté juive, publiait également un article contre LaRouche, dans le contexte d’une série consacrée depuis décembre 2005 aux « mythes du complot », élaborée par Pierre-André Taguieff, Frédéric Charpier et... Antoine Vitkine.
Le monde est décidément petit chez les néo-cons français !