11 avril 2008 (LPAC) – Lorsque les médias proches de la City de Londres écrivent sur la crise alimentaire mondiale, leurs lignes éditoriales se ressemblent étrangement : ils demandent un génocide.
Par exemple, The Economist a publié un article ayant pour titre : « malfaiteurs céréaliers », qui attaque les gouvernements intervenant dans leur économie pour protéger leurs stocks de nourriture. The Economist de la semaine du 29 mars parle de pratiques « décourageant les agriculteurs » pour la production sur les marchés mondiaux. Il incrimine l’Inde, la Chine et d’autres nations, pour avoir posé des restrictions à l’exportation de grains sur le marché mondial, afin de protéger leur consommation intérieure.
Hier, l’éditorial du Financial Times de Londres, « remplir le garde-manger mondial », a repris le thème : il faut protéger les marchés, ajoutant ensuite, plus malthusien que jamais : trop de gens mangent trop. L’article commence ainsi : « Conseil pour ceux qui essaient de résoudre la crise alimentaire mondiale : ne commencez pas par là. Alors que les gouvernements des pays émergeants imposent des interdictions d’exportation sur des produits alimentaires de base, affaiblissant ainsi les marchés, les manquements d’un système conçu dans l’idée d’abondance deviennent de plus en plus évidents.
« Les causes en sont assez simples : plus de demande, venant d’un monde plus riche mangeant plus de protéines et ayant besoin de stocks de nourriture plus importants… »
Un autre exemple caractéristique d’une vision du monde malthusienne, selon laquelle il y a « trop de convives à la table de Mère Nature », dans le Wall Street Journal du 24 mars. En couverture : « Les nouvelles limites à la croissance ravivent les peurs malthusiennes ». L’article déclare qu’il y a trop peu de ressources dans le monde pour soutenir une population grandissante.
Plus la crise se développe, plus les hyènes montrent les crocs, appelant à un véritable génocide, dont elles ont créé les fondements par leurs politiques économiques.
La crise alimentaire actuelle est le résultat de décennies de destruction de la capacité de production agricole, et de l’imposition de coupes budgétaires, amplifiée par la bêtise des biocarburants. Et la seule solution est un nouveau Bretton Woods.