2 septembre 2007 (LPAC) - La Une du journal britannique Sunday Telegraph était barrée d’un grand titre « Est-ce que le président Bush va bombarder l’Iran ? », rapportant qu’une grande simulation de guerre a été faite sur quatre mois afin d’évaluer les conséquences, entre autres économiques, d’une attaque américaine sur les sites nucléaires iraniens. Le Telegrah établit que c’est la « Heritage Foundation, un think-tank conservateur en lien étroit avec la Maison Blanche » qui a conçu et mené cette simulation de jeu de guerre à laquelle ont participé des représentants du Pentagone, du Département d’Etat, du Département de la sécurité intérieure et du Département de l’énergie. Cette révélation du Telegraph, journal contrôlé par Ruppert Murdoch qui promeut la politique de guerre des néo-conservateurs, montre l’action de cette bande qui depuis quelques semaines fait sonner la charge pour pousser un président Bush instable à passer à l’attaque.
De manière similaire à un rapport sorti la semaine dernière, cette étude prétend que les Etats-Unis peuvent « quasiment éviter toutes les conséquences négatives » qui découleraient de la résistance iranienne à cette attaque.
D’après le Telegraph, voici les prémices de cette simulation :
« Les Etats-Unis, qui ne sont plus prêts à tolérer le risque que les installations nucléaires iraniennes soient utilisées contre Israël ou soient confiées à des terroristes, ont déjà lancé une campagne de bombardement pour détruire les sites nucléaires, les bases aériennes et les systèmes de défense anti-aériens iraniens. L’Iran a répliqué en coupant l’accès au pétrole iranien aux Etats-Unis et à leurs alliés, bloquant le détroit d’Hormuz, le goulot du golfe persique, et a encouragé un soulèvement des milices shiites dans le sud de l’Irak ayant bloqué 60 % des exportations pétrolières irakiennes. »
Le Telegraph dit aussi que le discours belliqueux de Bush sur l’Iran du 28 août dernier « était fait comme menace non seulement envers l’Iran, mais aussi envers les alliés occidentaux de l’Amérique, ainsi que la Russie et la Chine », car ils n’ont pas ou peu soutenu les sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies contre l’Iran voulues par Dick Cheney.
D’après le Telegraph, « L’escalade rhétorique de Bush était délibérée. Un ex assistant de la Maison Blanche a dit que sa référence à un holocauste nucléaire était une tentative précise d’entraver M. Ahmadinejad dans sa quête de l’arme nucléaire et de son désir déclaré de rayer Israël de la carte avec une destruction des juifs à la Hitler. » Cet ex-conseiller explique qu’ « en utilisant le mot holocauste, M. Bush a fourni une raison morale pour permettre à l’Etat hébreux de faire ce qu’il a à faire (...) C’est un terme fort et lourd de sens. Ces gens en Europe qui croient que les néo-cons sont partis et se sont cachés sous les rochers feraient mieux de se mettre rapidement à la page ».
Le Telegraph rapporte qu’il y a « des études crédibles montrant que les Etats-Unis ont établi des activités clandestines en Iran ces 18 derniers mois », parlant des contrats que le Pentagone a passé avec les groupes iraniens dissidents afin qu’ils y procèdent.
Le Telegraph rappelle que « deux groupes aéronavals américains ainsi que la moitié des 277 navires de guerre des Etats-Unis sont d’ores et déjà stationnés près de l’Iran », ce qui montre à quel point l’administration Bush/Cheney est impliquée dans de tels plans.
James Philip, l’organisateur du jeu de simulation de guerre qui est aussi « l’expert pour le Moyen Orient » de l’Heritage Foundation, est membre du Comité sur le danger présent (CPD), un groupe de pression institutionnel qui promeut activement la doctrine de « guerre permanente ». Montrant bien qu’elle cherche à tromper la présidence américaine, la Heritage Foundation rapporte elle-même que ses « recommandations politiques ont éliminé quasiment toutes les conséquences négatives d’un blocus contre l’Iran ».