Ces deux dernier jours, les banquiers centraux ont ouvert les vannes du crédit pas cher pour banques en péril
9 août 2007 (LPAC) - Ces deux dernier jours, les banquiers centraux ont ouvert les vannes du crédit pas cher pour banques en péril, contredisant complètement leur politique de non interventionnisme pourtant réaffirmée pas plus tard que mardi dernier, le 7 août. Par ce retournement, ils ont montré qu’ils considèrent la crise de l’ensemble du système bancaire comme un menace imminente.
Lyndon LaRouche a dit jeudi matin « C’est la crise dont je parlais dans ma déclaration de la semaine dernière. Ca n’a pas changé. Ce qui s’est passé, c’est que la crise est devenue bien plus grave en quelques jours, si bien que les banquiers centraux ont dû revenir sur leur position. Cette crise les écrase. »
Côté américain, Bloomberg rapporte que la Réserve Fédérale a injecté aujourd’hui, 24 milliards de dollars (18 milliards d’euros) de réserves temporaires dans le système bancaire des Etats-Unis.
Un peu plus tôt en Europe, alors que toutes les transactions interbanques étaient suspendues pendant quelques heures, la Banque Centrale Européenne a convoqué une réunion d’urgence sur la crise aigu des marchés de crédit et a décidé de fournir aux 49 banques qui l’avait demandé, une ligne de crédit extraordinaire de 95 milliards d’euros. Une source des milieux bancaires français a dit que la BCE a eu la main forcée par « une demande intense [d’argent pour couvrir des pertes] venant des Etats-Unis. » Comme pour la Réserve Fédérale, c’est un renversement spectaculaire de politique, qui voulait que rien ne soit fait contre l’assèchement mondial des liquidités.
D’après différentes agences de presses, la Banque Nationale Suisse avait déjà changé sa politique mercredi, en fournissant les banques suisses en argent supplémentaire.
Bien que Goldman Sachs le nie, de nombreuses sources affirment que son fonds Global Alpha gérant 9 milliards de dollars, avait été liquidé. D’autres rumeurs du même genre concernent le hedge fund D.E. Shaw, qui gère 19 milliards d’actifs.
Mardi dernier, la BCE avait déjà donné son feu vert pour un crédit temporaire de l’ordre de 292,5 milliards d’euros. En comptant les disponibilités d’avant mardi, la BCE aurait désormais injectée 440 milliards d’euros dans le système bancaire.
Charles Diebel, chef de la stratégie pour les taux européens chez Normura International a écrit au sujet de l’intervention de la BCE « Personne ne connaît vraiment l’ampleur réelle des problèmes actuels. Ceci ébranle la confiance en le système, d’où la réaction de ce matin. » Ina Steinke, agent sur les marchés monétaires pour NordLB à Hanovre a dit que « Chaque banque est désormais suspecte, donc personne ne veut plus prêter d’argent à personne. »
Le cabinet d’analyse financière High Frequency Economics écrit « S’il se trouve que les banques sont constamment anxieuses à l’idée de se prêter de l’argent les unes aux autres - c’est le scénario noir - imaginez ce qu’elles ressentiraient à l’idée de vous prêter ou de me prêter, ou de prêter à des entreprises n’ayant pas des notations favorables (...) ou aux hedge funds. Faites y attention. Soit il s’agit d’une fausse alerte, soit d’un moment pivot dans l’histoire », comme le rapportait le Wall Street Journal.
Brève contenue dans : Le Krach d’août 2007 : pendant les vacances, le système financier se désintègre