La frauduleuse « reprise » des actions de la « nouvelle économie », entre mai et juillet, est finie. Au cours de la semaine boursière qui s’est terminée le 28 juillet, l’indice Nasdaq a connu sa plus forte chute (10,5 %) depuis les hausses gigantesques de la période mars-avril. Les modèles de cette nouvelle économie, comme le producteur de matériel Internet, Cisco, et le plus grand commerçant sur Internet, Amazon, ont été les principaux perdants.
Au Japon, l’indice Nikkei a chuté de 5,8 % au cours de la même semaine, passant ainsi sous la barre de 16 000 points pour la première fois depuis 14 mois. Là aussi, les « valeurs technologiques » ont été les plus durement frappées. En Corée du Sud, les grandes sociétés comme SK Telecom et Samsung Electronics ont perdu respectivement 18 et 14 % en seulement deux jours de cotations, les 27 et 28 juillet.
En Allemagne, on assiste depuis quelques semaines à une liquidation sur les valeurs de la « nouvelle économie ». Les actions des petites société d’Internet ont souvent chuté de 70 à 90 % par rapports à leurs sommets de mars. Dans la dernière semaine de juillet, l’indice Nemax-50 de Francfort a baissé de 7 %. Sur l’indice DAX, Deutsche Telekom, Epcos et Infineon ont perdu de 10 à 15 % au cours de la même semaine.
Durant le week-end des 29 et 30 juillet, des avertissements quant à la possibilité d’un krach sont réapparus dans les médias, notamment en Grande-Bretagne. Un article du Sunday Telegraph du 30 juillet, intitulé « La bulle va-t-elle éclater ? », faisait remarquer que l’économie américaine présente actuellement tous les symptômes existant en Asie avant la « crise asiatique » de 1997. Son auteur, Andrew Smithers, écrivait que l’économie américaine accuse « un important déficit extérieur, des conditions de crédit qui se détériorent et une bulle sur le marché des actions. (...) Le déficit actuel du compte courant représente actuellement 4,3 % du PIB, (...) et le marché boursier est surévalué comme jamais auparavant. (...) Il finira dans les larmes, et plus les festivités dureront, plus sévère sera la gueule de bois. »
Le même jour, le Sunday Times publiait un article de John Humphrys remarquant que la City de Londres est infectée par le « court-termisme » et par des prix d’actions surgonflés, et que cette « maladie » ne peut être soignée que par « un krach ».