10 avril 2008 (Nouvelle Solidarité) - L’empire britannique pardonnera t-il un jour au Zimbabwe d’avoir voulu s’émanciper du monopole économique colonial ? Le matraquage médiatique opéré depuis l’extérieur du pays depuis l’élection du 29 mars et consistant à faire croire que le gouvernement de Mugabe était déjà fini, en est la preuve même.
A Londres, la Chambre des Lords n’en finit pas de commenter le sort de son ancienne colonie, comme si elle présidait encore à sa destinée. C’est le ministre d’Etat du Foreign and Commonwealth Office, Lord Mark Malloch-Brown, qui a dirigé le débat. Il a commencé par lire la déclaration du jour du ministre des Affaires étrangères David Miliband : « Lord Malloch-Brown et moi-même avons été en contact avec des présidents, des premiers ministres et des ministres des Affaires étrangères en Afrique du Sud et dans d’autres parties du monde. Il existe un consensus international comme quoi la volonté du peuple zimbabwéen sera comprise et respectée ». Lord Malloch-Brown fût interrogé après le débat sur le possible plan B du gouvernement britannique en cas de réélection du régime Mugabe, ce à quoi il répondit « un plan B n’est pas nécessaire, le régime est fini. Nous débattons maintenant des conditions de cette fin, pas de sa continuité ». Alea jacta est.
Pour ne pas nous faire entraîner dans les campagnes de l’Empire Britannique comme notre président (de la République ?), nous devons être capable d’identifier dans cette situation la main d’un incendiaire siégeant du haut de sa colline et qui se frotte les mains en regardant se répandre les multiples foyers qu’il a allumé dans la vallée. En effet ne vous êtes-vous pas demandé pourquoi la diplomatie britannique, après avoir enflammé quelques brindilles, laisse aux activistes de tout poil s’agitant autour du feu la responsabilité de l’attiser ?