16 avril 2008 (LPAC) – Lors de la journée d’ouverture, à Brasilia, le 14 avril, de la 30ème Conférence régionale de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), une querelle a eu lieu au sujet des biocarburants. Ceci dans un contexte où l’appel de LaRouche pour mettre un terme aux politiques malthusiennes prônées par Al Gore, circule dans le monde entier.
Les deux premiers jours de ce genre de conférence sont en général consacrés à des questions « techniques » et à la présentation des documents qui serviront de support aux discussions, mais le débat qui s’est déroulé en ce jour d’ouverture n’avait rien de technique.
En effet, un message envoyé par le représentant spécial des Nations Unies, le Suisse Jean Ziegler, déclarant que les biocarburants sont un « crime contre l’humanité », a échauffé l’atmosphère avant même le début de la réunion.
Une délégation brésilienne, visiblement sur la défensive, s’est évertuée à défendre les biocarburants, allant même jusqu’à décrire la production d’éthanol comme « un instrument permettant de combattre la pauvreté » et promouvant le « développement régional ». Cette thèse ne tient pas compte du fait que les récoltes orientées vers la production de biocarburants engendrent pénuries et hyperinflation. Les Brésiliens se sont malgré tout obstinés à la défendre, concédant cependant que la clé est de rechercher une « balance » entre « la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique et le changement climatique ». Le représentant de Cuba, Jose Arsenio Quintero, répliqua furieux que penser que les biocarburants puissent être un « remède » est complètement absurde. « Il est éthiquement inacceptable, » a-t-il ajouté « que des zones allouées à la production de nourriture soient converties en zones de production d’énergie ».
Le délégué de la Bolivie, Ronald Barrancos, a demandé la suspension de tout nouveau projet de biocarburants dans la région, tout en soulignant que la sécurité alimentaire devrait être la priorité absolue de tout pays. Gerardo Rojas, député vénézuélien et ministre du Développement rural, a fait part de sa crainte que le développement intensif de biocarburants et les manques de nourriture en résultant, « puissent engendrer une agitation sociale de grande ampleur, dont nous voyons déjà les prémisses ». Il a ajouté, que les pénuries de nourriture pourraient bien devenir un facteur de risque pour la stabilité politique des pays d’Amérique du Sud.