Le 26 février 2008 — Si la cote de popularité du président Sarkozy connaît une forte déflation, le prix du Président (le camembert campagne, j’entends) a connu une forte hausse : 32% entre novembre 2007 et janvier 2008.
C’est un des chiffres qui ressort de l’enquête publié aujourd’hui par 60 millions de consommateurs relevant l’envolée des prix ces derniers mois. Les produits laitiers et céréales ont augmentés de 5 à 48% ; les spaghetti de 31 à 45% ; les yaourts de 17 à 40% et de 10 à 44% pour le jambon.
La situation n’épargne pas nos voisins. En Espagne, trois sociétés sont en ligne de mire de l’union des consommateurs (UCE) : Danone (laitages), Campofrio (surgelés) et surtout Bimbo (pain de mie pour sandwich) dont le prix du paquet est passé de 2,5 à 4 euros en un seul mois !
En Italie, si les unions de consommateurs ont organisé une journée de boycott du pain et des spaghetti le 13 septembre 2007 pour contester la hausse de 25%, rien n’a vraiment changé. Bien que l’union des consommateurs estime que « des hausses supérieures à 1,5% pour la rosetta (pain) et 5,8 % pour la pasta ne sont pas justifiés », les prix de la farine ont augmenté de 14% depuis juillet dernier, le pain de 28% et les spaghetti de 34%.
Si l’association des consommateurs allemands VZBV prétend que le mécontentement est retombé outre-Rhin car, à part le prix du pain, elle juge les hausses « justifiées », personne n’a oublié le bond spectaculaire de 50% du prix du lait l’été dernier et le tollé qu’il provoqua.
En France, le gouvernement, le dos au mur à quelques jours des élections, tente de retourner l’accusation contre les producteurs et les distributeurs, accusés « d’abuser » de la situation. Interrogé par Le Figaro, Luc Chatel sermonne « certains industriels et distributeurs qui utilisent ce prétexte pour reviser leurs tarifs de manière injustifiée. Prenons le cas de yaourts. En répercutant intégralement la hausse des cours du lait, leur prix devrait, au maximum, prendre 10%. Or, certains yaourts augmentent de 40% ! »
Une fois de plus, nous sommes dans une attitude de déni de réalité, où nos dirigeants, s’attaquant aux ombres de la réalité et non aux chaînes de causalité effectives, refusent de traiter en amont la crise financière et monétaire qui génère une sur-spéculation sur les denrées alimentaires, combinée à la première phase d’une hyperinflation à la Weimar.
Tant que le programme de Lyndon LaRouche et de Jacques Cheminade, imposant des coupe-feu protégeant le citoyen de tels « abus », ne sera pas mis en place, le caddie de Mme Michu sera de plus en plus vide. Parlons donc enfin des « abus » de la City de Londres, ceux des traders fous et de ceux qui les mettent à profit.