10 septembre 2008 (Nouvelle Solidarité) — L’euphorie des marchés, suite au montage du siècle du Trésor américain pour le prétendu « sauvetage » de Freddie Mac et Fannie Mae, a fait long feu.
Hier, dès l’annonce par le Dow Jones Newswire qu’un officiel coréen évoquait la rupture des négociations entre Lehman Brothers et Korea Development Bank (KDB), l’action s’est effondrée de 45%.
La stabilisation de Fannie et Freddie permettait d’annoncer enfin la vérité : aucune banque coréenne n’envisageait réellement de recapitaliser la quatrième banque de Wall Street frappée de plein fouet par la crise des subprimes.
Selon le correspondant du quotidien économique Les Echos, KDB s’était retrouvée fortement isolée. Bien que dirigée par Min Euoo-sung, un transfuge de Lehman, l’engagement du consortium qui affichait son intérêt pour acquérir 25% dans Lehman Brothers n’a tenu que quelques heures.
Contrôlée en totalité par l’Etat, la Korean Development Bank est l’équivalent coréen de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) en France. Cinquième banque publique par ses actifs (140 milliards de dollars), la banque, de par son statut, est spécialisée dans le financement des projets publics.
On comprend mieux l’étonnement de la classe politique coréenne devant le projet d’acquérir une banque d’investissement de Wall Street en panne de liquidités pour spéculer.
Si, via le montage Freddie Fannie le contribuable américain est supposé payer pour sauver les spéculateurs à la dérive, les contribuables coréens échapperont à cette potion.
Lecture complémentaire : Lehman Brothers : la Banque de Felix Rohatyn frôle la faillite (10 juin 2008).
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