26 février 2008 (Nouvelle Solidarité) - Bien que le Parlement européen ait voté, le 20 février, à 78% en faveur du traité de Lisbonne, une dynamique se développe en sens contraire. A ce jour, seule l’Irlande prévoit de tenir un référendum, mais des initiatives sont en cours pour organiser des scrutins dans d’autres pays également. Il suffit que l’une des 27 nations de l’UE s’oppose au Traité pour qu’il ne puisse pas prendre effet. Jusqu’à présent, seulement 5 gouvernements l’ont ratifié : France, Hongrie, Roumanie, Slovénie et Malte.
Irlande : le parti Sinn Fein a commencé la distribution d’un demi-million de tracts appelant à dire non au traité lors du référendum, dont la date n’est pas encore fixée. Plus de 60% des électeurs se disent indécis.
Autriche : les partis d’opposition s’opposent fortement au traité, et le Parti démocratique libre commence à récolter des signatures pour un référendum.
Slovaquie : l’opposition au traité a amené le gouvernement à annuler le vote de ratification, de peur de le perdre. Son adoption demande en effet une majorité de 3/5, ce que la faction pro-Lisbonne est loin d’avoir.
Slovénie : le Parti nationaliste slovénien, qui est dans l’opposition, continue à se mobiliser contre le traité, bien que le président du Parlement ait rejeté sa demande de référendum.
Finlande : les sondages montrent que 69% des habitants s’opposent au traité qui, craignent-ils, détruirait la neutralité traditionnelle de la Finlande et amènerait à des tensions accrues avec la Russie.
Suède : les dirigeants du mouvement de jeunes du Parti au pouvoir appellent au référendum, de même que d’autres groupes tels des syndicats qui refusent la politique économique de l’UE. Ce mouvement va à l’encontre de la décision du Premier ministre de procéder à une ratification parlementaire du traité en novembre. Selon les sondages, 69% des ouvriers suédois rejettent le traité.
Tchéquie : le parti au pouvoir ODS a fait voter ses députés européens contre le traité. Il veut recueillir la signature d’un million de citoyens sur une pétition exigeant des modifications du traité.
Italie : dans une déclaration largement diffusée, la sénatrice Lidia Menapace, du parti d’alliance Gauche Arc-en-ciel, a averti que le traité entraînera la fin de la souveraineté nationale en matière économique et « creusera le tombeau de l’État social ».
Allemagne : si le Black-out a été total jusqu’ici, la mobilisation de juristes, de groupes citoyens et du Büso d’Helga Zepp-LaRouche pourraient bien forcer à un débat national (voir ici).
France : à l’initiative citoyenne d’un juriste et d’un informaticien, plus de 1100 personnes ont porté plainte devant la Cour européenne des Droits de l’homme contre le processus de ratification parlementaire du traité de Lisbonne, qu’ils estiment illégal du point de vue du droit européen (voir ici).