15 juillet 2008 (LPAC) – Bravant la vaste chape de plomb médiatique qui prétend qu’Obama sera de toute façon intronisé candidat démocrate pour les présidentielles d’octobre, le « Groupe de Denver », qui s’est fait connaître par des encarts publicitaires dans la grande presse américaine, a invoqué le précédent de la Convention démocrate de 1932 pour justifier la nécessité de présenter la candidature d’Hillary Clinton à l’investiture démocrate lors de la Convention démocrate qui se tient le 27 août 2008.
Le groupe est animé par Heidi Li Feldman, professeur de droit à Columbia University (New York City). Interrogée par la chaîne de télévision Foxnews, Feldman a fait éclater en morceaux l’illusion que le débat « est clos », en racontant la véritable histoire de la convention démocrate de Chicago en 1932, par ailleurs le titre d’un film d’une centaine de minutes produit par le LYM (le mouvement de jeunes de Lyndon LaRouche).
Le LYM pense qu’au moment où tout le financier part en lambeaux, l’histoire nous enseigne des leçons précieuses. En effet, en 1932, un véritable bras de fer eut lieu entre d’une part les intérêts pro-anglais autour de JP Morgan et d’autre part l’incarnation de la tradition protectionniste du « Système américain » que représentait Franklin Delano Roosevelt. FDR, en dépit d’un vaste soutien populaire, n’a fait qu’emporter l’investiture à l’arrachée, et ceci après le quatrième scrutin des délégués réunis à la Convention.
Quand le journaliste de Foxnews arguait qu’un tel scénario nécessitait un candidat ouvert à la candidature et que la sénatrice Hillary Clinton avait « suspendu » sa campagne et endossé la candidature d’Obama, Feldman répondait que Mme Clinton estimait que ses prises de positions étaient appropriées en juin. Ce qu’avance le Groupe de Denver, disait Feldman, c’est que les choses pourraient changer d’ici le mois d’août. Ainsi, il lui semble important que le nom d’Hillary Clinton demeure sur la liste des candidatures possibles et que les délégués doivent être appelées à s’exprimer sur l’ensemble des candidats. Si, lors d’un vote à la Convention, Clinton obtenait l’investiture, et on se rendait compte que c’est le meilleur choix pour le pays et le parti, alors elle pourrait soit accepter cette responsabilité, soit décliner l’offre.
Cependant, disait Feldman, d’ici à la Convention d’août, la route est longue.
Pour visionner le film "1932" (en anglais)
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PS :
Le site du « Groupe de Denver » tire l’attention sur trois éléments généralement ignorés par le rouleau compresseur médiatique :
1) Hillary Clinton n’a fait que suspendre sa campagne. Elle n’a pas jamais avoué vaincu ou offert une déclaration de concession ce qu’on fait traditionnellement quand on n’est plus candidat. Elle n’a pas officiellement mis fin à sa candidature, une chose qu’elle aurait pu choisir. Techniquement, elle reste candidate.
2) Hillary Clinton n’a pas « relâché » ses délégués. Redonner la liberté à ses délégués pour qu’ils puissent soutenir Barack Obama est aussi une chose qu’elle aurait pu faire. Elle ne l’a pas fait. Tant que son nom figure sur la liste des candidats cherchant l’investiture lors de la convention, ses délégués peuvent accorderont leur voix à sa candidature.
3) Les déclarations des super délégués sont sans valeur. Ces derniers peuvent changer d’avis et certains l’ont fait lors des primaires. Leurs déclarations publiques n’ont pas force de valeur. La seule chose qui compte c’est le vote qu’ils effectuent lors de la convention de Denver, le 27 août 2008.