6 mars 2009 (Nouvelle Solidarité) – Le mandat d’arrêt lancé mercredi par la Cour Pénale Internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir met en danger l’ensemble des relations internationales au moment même ou l’administration Obama opère un changement diplomatique dans la politique étrangère américaine en ouvrant un dialogue avec les principaux pays auxquels l’administration Bush-Cheney s’opposait – Iran, Russie, Syrie, Chine et Israël-Palestine. Si de nombreuses questions se posent sur la légitimité de ce mandat d’arrêt (voir ici et là), peut-être faudrait-il aussi s’intéresser aux motivations de la CPI et donc à ses origines, alors qu’elle est perçue par l’opinion publique comme une institution internationale de droit.
La création de la Cour pénale internationale en 2002 est le fruit de dix années d’intense lobbying mené par l’establishment libéral-impérialiste anglo-américain autour de George Soros, du Foreign Office britannique et de l’UE.
- Le 14 mai 1993, deux jours après l’intervention de la Reine Elizabeth II devant les eurodéputés à Strasbourg, le Parlement européen a créé l’Initiative européenne pour la démocratie (aujourd’hui baptisée Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme - EIDDH), un programme de financement d’ONG officiellement inspiré du tristement célèbre National Endowment for Democracy (NED) américain qui a financé à dessein des changements peu démocratiques de régime en Serbie, en Pologne, en Ukraine et ailleurs. L’EIDDH a largement pourvu au financement de la CPI. L’instigateur de ce programme européen, Lord McMillan-Scott, aujourd’hui vice-président du Parlement européen, avait déclaré le 27 mai 1993 à l’EIR que les principaux partenaires de ce programme seraient le NED, le Westminster Fund for Democracy lié au Foreign Office britannique et la George Soros Foundation.
- L’autre groupe de pression ayant permis la création de la CPI est la Coalition pour la Cour Pénale Internationale (CCPI), largement financée et essentiellement contrôlée par l’Open Society Institute (OSI) de George Soros. La CCPI a été créée par Richard Dicker, de l’ONG Human Right Watch de George Soros, et est présidée par William Pace, du World Federalist Movement [*] financé par Soros._
- Le Procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, a lui-même longuement trempé dans le Soros en dirigeant pendant plusieurs années le bureau Sud-américain de Transparency International, une ONG financée par Soros et inspirée par le Prince Philip d’Angleterre et Robert McNamara. Avant cela, Moreno avait créé en 1989 sa propre ONG, Poder Ciudadano, financée par la NED. Avant de prendre son poste à la CPI en 2003, il siégeait au comité consultatif international de Transparency International, mais en tant que procureur, il a participé aux cycles de conférence organisé par l’OSI de Soros.
Contrairement au Tribunal Pénal International (TPI) sur l’ex-Yougoslavie ou le Rwanda (qui ont été créés pour des cas précis et une durée limitée), la CPI est une cour permanente dont la juridiction est planétaire. Son droit s’impose à tous les Etats, qu’ils en soient membres ou pas. [**] Comme on le voit dans le cas du Soudan, la CPI sursoit à la souveraineté des nations pour le compte non pas d’une justice internationale de façade, mais d’un groupe d’intérêt anglophone – que l’on appelle Empire britannique - qui la contrôle à dessein pour prévenir toute alliance internationale de nations autour d’une paix par le développement mutuel.
[*] Le World Federalist Movement (Mouvement fédéraliste mondial - WFM) fut créé en 1947 par Lord Bertrand Russell pour mener campagne en faveur du gouvernement mondial défendu par H.G. Wells, mort en 1946. Le WFM fut le premier à proposer la création d’une Cour pénale internationale et a joué un rôle clé dans la création de la Coalition pour la CPI.
[**] S’il existe un pouvoir judiciaire mondial, devrait-il y avoir, pour respecter le principe d’équilibre des pouvoirs, un exécutif et un législatif mondial ? Ou, tout simplement, la CPI n’est-elle pas déjà de trop ?
# Benoit
• 06/03/2009 - 18:22
Il paraîtrait que la CPI ne peut intervenir que pour des cas impliquant des Etats membres (mais le Soudan n’en est pas membre !) et seulement si l’Etat en question s’est avéré incapable de régler le problème par lui-même.
Je pose ma question naïve ou...?
Répondre à ce message