21 avril 2008 (EIRNS) – Contrairement à ce qu’en disent les médias américains et aux déclarations enragées de la Maison Blanche,le voyage de Carter au Proche-Orient, comprenant sa rencontre avec Khaled Meshal et d’autres dirigeants du Hamas, a été une véritable mission diplomatique de haut niveau. Une source proche des services de renseignement égyptien a confié au magazine américain Executive Intelligence Review (EIR) que l’ancien président américain avait été chaleureusement reçu par ceux-là même rencontrés précédemment par Dick Cheney : le roi Abdullah II de Jordanie, le roi Abdullah d’Arabie saoudite, et le président Hosni Moubarak d’Egypte.
Carter s’est entretenu à deux reprises avec les représentants du Hamas, une première fois au Caire où le gouvernement égyptien mène des négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas (même si affrontements continuent) et une deuxième fois à Damas, en Syrie, où il rencontra le dirigeant du Hamas Kahled Meshal et ses adjoints.
Carter proposa deux étapes au Hamas : tout d’abord, qu’il cesse les tirs de roquettes depuis Gaza, puis qu’il rencontre le chef du parti religieux sépharade Shass, Eli Yishaï, ce dernier ayant proposé de jouer le rôle de médiateur entre Israël et le Hamas en vue de la libération du soldat israélien Gilad Shalit en échange de prisonniers palestiniens détenus en Israël.
Le dimanche 20 avril, Carter a rencontré ensemble le roi Abdullah d’Arabie saoudite et le roi Abdullah II de Jordanie ; tous deux l’ont accueilli chaleureusement et voulaient envoyer un message à Washington et au monde arabe, pour leur dire qu’une autre politique américaine – différente de celle de Cheney et Bush – est attendue et sera soutenue. Certains membres clés du groupe « The Elders », dont font partie l’ancien président sud-africain Nelson Mandela et l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, avaient apporté leur soutien au voyage de Carter.
Les « Aînés » souhaitent promouvoir une politique différente de celle d’affrontement que défendent les Anglais et le vice-président Dick Cheney. La secrétaire d’Etat, Condi Rice, fut chargée par ce dernier de téléphoner à Carter et Annan pour les dissuader d’intervenir pour le moment. Mais Carter refusa et maintint le voyage.
La source égyptienne a noté que le voyage de Carter a été très bien conçu. Il rencontra non seulement le vice-Premier ministre Yishaï pour engager les négociations en vue d’échanges de prisonniers, mais aussi Noam Shalit, le père de Gilad Shalit, qui apporta son soutien aux efforts de Carter.
Il ne sortira peut-être pas grand-chose des discussions entre Carter et le Hamas, confia la source à l’EIR, cependant, ce voyage lui-même aura des effets positifs sur le long terme. Il est une étape importante dans l’amélioration des relations arabo-américaines, considérées aujourd’hui comme « les pires de toute l’histoire », triste résultat des politiques de Bush et Cheney.