22 janvier 2008 (Nouvelle Solidarité) - Le lundi noir l’a été particulièrement pour les principales banques françaises : Paribas a perdu 9.6 %, le Crédit agricole, 9 %, la Société Générale, 9,8 %, Dexia, 8 %. Au-delà de la puissance de l’onde de choque financière qui, telle une vague, frappe le monde de toute sa force, deux facteurs ont aggravé cette chute des banques. Le premier est la quasi-faillite du rehausseur, AMBAC, qui se fait ressentir sur toutes les banques qui, comme la Société Générale, y avait eu fortement recours pour se « protéger » des pertes dans ses investissements à risque. La quasi faillite de ce rehausseur expose la Société Générale à des pertes potentielles de 5 milliards d’euros investis dans les Collateralized Debt Obligations (CDO, des obligations adossées à des crédits hypothécaires à risque)..
L’autre cause de l’aggravation de la crise et de la panique fut la déclaration de Christian Noyer qui, dans une interview au International Herald Tribune du 17 janvier, a voulu à la fois avertir des pertes à venir de banques françaises, tout en se voulant rassurant par rapport à leur santé globale. Noyer s’est dit « raisonnablement confiant que les banques françaises allaient traverser l’orage sans trop de dégâts, même s’il est clair que, comme toutes les banques du monde, elles sont au milieu du processus de dévalorisation des actifs ».
Les propos de Christian Noyer viennent à la suite de déclarations faites par les Ministres des finances des quatre principaux pays européens - France, Italie, Grande Bretagne et Allemagne - réunis à Paris le 17 janvier dernier pour préparer les sommets à venir de Londres et de Tokyo. Les responsables financiers ont fait pression sur les établissements bancaires pour que ceux-ci fassent toute la transparence sur l’état de leurs bilans. Et bien que tout ceci soit, bien sûr, absolument nécessaire, sans projet de rechange visant à remplacer ce système par un autre qui interdise les folies spéculatives et oriente l’argent vers la production de biens utiles, ces mesures ne feront que mettre de l’huile sur le feu de la crise.
Or, l’Europe est belle et bien entrée dans le Maelstrom du crash financier, contrairement à ceux qui avaient eu l’illusion que seuls les Etats-Unis et l’Angleterre en seraient frappés. Le dollar qui a atteint ses plus bas niveaux à 1,49 contre l’euro, se renforce soudain face à un euro qui retrouvait une parité à 1.44 par rapport au dollar. Cette chute est due, selon Ramo Klawitter de la Dresdner Kleinwort cité par Les Echos, à des « ventes massives d’actions européennes par des Hedge Funds basés aux Etats-Unis ». Pour BFM, ces ventes massives font parti d’une guerre entre truands au sein d’un système en voie de disparition, les Hedge Funds cherchant à gagner la partie en éliminant les gestionnaires de fortunes en Europe...