Les médias et l’opinion allemande ont réagit vivement aux problèmes de l’industrie laitière dont les prix à la consommation « doivent augmenter » de 40 à 50 %
31 Juillet 2007 (LPAC) - Les médias et l’opinion allemande ont réagit vivement aux problèmes de l’industrie laitière dont les prix à la consommation « doivent augmenter » de 40 à 50 %, une partie de cette hausse devant se répercuter dans les prochains jours. Officiellement, c’est l’appétit des « estomacs de la Chine et de l’Inde » qui est avancé comme raison de cette hausse brutale des prix. C’est un classique de la propagande monétariste qui constitue à blâmer chinois, indiens et russes pour tous les problèmes du monde, et détourner l’attention du publique du problème réel, le krach financier mondial.
Plus encore, aucune mention n’est faite de la spéculation sur les biocarburants qui embrase les prix des fèves de soja et du maïs - les fèves de soja et leur lait sont utilisés pour la préparation de divers produits alimentaires - ou les quotas de production de l’Union Européenne, lesquels maintiennent la production européenne au plus bas. Les agriculteurs allemands ont fait campagne pendant des mois, pour faire augmenter les quotas, mais la Commission européenne a refusée toute augmentation. L’absurdité dans le système agricole de l’UE, qui est un système agricole Anglo-Hollandais, c’est d’inciter les agriculteurs à produire des biocarburants plutôt que des aliments.
De plus, les hausses de prix profitent surtout aux chaînes alimentaires, plutôt qu’aux producteurs. Et par-dessus tout, l’UE finance une politique agressive d’exportation des produits alimentaires. Par conséquent, les « chinois » ou « indiens » n’y sont pour rien.
Il n’y a pas que le prix du lait qui grimpe, cette hausse des prix menace aussi d’autres produits alimentaires de base, comme le pain et les pommes de terre. La dynamique de hausse des prix suite à la spéculation sur les produits alimentaires de base en Allemagne est semblable et parallèle à la hausse des prix des pâtes annoncée en Italie.
Déjà en France, une hausse d’environ 5 % sur les prix de l’alimentaire dans les grandes surfaces est prévue d’ici l’hiver. Les mouvements spéculatifs internationaux influent directement sur le quotidien de la population, et menacent de créer des pénuries et une hyperinflation sur l’alimentaire.
Il est temps de mettre sur la table une politique cohérente proposant une refonte du système financier international comme seule alternative à la destruction sociale quotidienne. Si la raison l’indiquait depuis longtemps, cette vague d’inflation montre que tout traitement local, au cas par cas, de ces problèmes est une stratégie suicidaire.