1er décembre 2008 (Nouvelle Solidarité) – Au lendemain des attentats sanglants de Bombay, le quotidien Indian Express accusait le narcotrafiquant Dawood Ibrahim d’avoir apporté le soutien logistique à cette opération terroriste, véritable acte de guerre asymétrique.
Aujourd’hui basé à Karachi, au Pakistan, et à Dubaï, Dawood Ibrahim est depuis des années le parrain de la mafia de Bombay. Il est aussi l’instigateur d’un vaste trafic d’or entre l’Inde et le Népal et a établi des liens notoires avec les trafiquants d’opium de toute l’Asie du Sud. Il a déjà un lourd passé dans l’activité terroriste puisqu’il était derrière le détournement d’un vol d’Air India vers l’Afghanistan en 1999, et l’attaque contre le Parlement indien à New Delhi en 2001. A cause de ses liens avec Al Qaida et le groupe Lashkar e-Taiba (basé au Pakistan), il est, depuis 2003, sur la liste noire du terrorisme dressée par le département d’Etat américain. Il est considéré par diverses sources comme un pion des éléments les plus corrompus des services secrets pakistanais (l’Inter-Services Intelligence - ISI), qui sont liés aux services de renseignement extérieur britanniques (Military Intelligence 6 – MI6).
Le trafic d’or dirigé par Dawood Ibrahim fait partie intégrante de l’appareil britannique de blanchiment offshore de l’argent sale, qui existe depuis les Guerres de l’Opium menées au XIXe siècle par la Compagnie britannique des Indes orientales contre la Chine et l’Inde. Des sources dans le renseignement américain ont indiqué que le centre du blanchiment, situé dans les paradis fiscaux britanniques des Caraïbes et de l’île de Man, avait été étendu à Dubaï afin de faciliter la déstabilisation de l’Asie du Sud-Ouest et du Sud.
Des sources du renseignement indien ont indiqué, après avoir interrogé les assaillants, que les attaques n’ont pas pu être menées sans une aide « intérieure » significative. Les réseaux de Dawood Ibrahim, toujours bien implantés à Bombay, ont joué un rôle clé dans les attaques perpétrées la semaine dernière.
Le rôle de Dawood Ibrahim et de ses réseaux, ainsi que ses liens avec Ahmed Omar Sheikh, un terroriste sous influence britannique, ont été largement documenté par l’Executive Intelligence Review depuis des années. Le 11 janvier 2000, l’EIR a soumis un mémorandum [*] au département d’Etat américain, demandant que soit diligentée une enquête visant à déterminer si la Grande-Bretagne devait être placée sur la liste des Etats sponsorisant le terrorisme.
Ce mémorandum, basé exclusivement sur des renseignements collectés par le gouvernement des Etats-Unis ou d’autres gouvernements, donnait les noms de toutes les organisations terroristes sponsorisées par la Grande Bretagne, un phénomène « récemment souligné par le détournement du vol d’Air India en décembre 1999 et la réponse du gouvernement britannique à la demande de refuge d’un des terroristes cachemiri libéré, Ahmed Omar Sheikh. M. Sheikh, un citoyen britannique, a été jugé en Inde et reconnu coupable pour son implication dans l’enlèvement de quatre anglais et un américain en 1995. Il a été condamné en novembre 1998, à 5 années d’emprisonnement. Le gouvernement britannique avait d’abord annoncé son intention de lui accorder refuge et de ne pas le poursuivre, ni de chercher à l’extrader vers l’Inde. »
Bien que la pression internationale ait empêché la Grande-Bretagne de donner suite à cette proposition, Ahmed Omar Sheikh, étudiant à la prestigieuse Forest School, puis à la très renommée London School of Economics (LSE), avait été recruté par le MI6 (d’après des sources dans les services de renseignement indiens et américains) et déployé en Bosnie, avant de ressurgir en Asie du Sud dans cette affaire d’enlèvement. A son retour des Balkans, Sheikh abandonna ses études à la LSE et s’envola pour les camps d’entraînement afghans. De là, il se rendra en Inde et participera à l’enlèvement de 1995. Après avoir été libéré en décembre 1999, en échange des otages du vol détourné d’Air India, il se réfugia en Afghanistan. Il est aujourd’hui détenu au Pakistan pour l’enlèvement et l’assassinat du journaliste américain Daniel Pearl. Il est également soupçonné d’avoir participé à l’organisation des attentats du 11 septembre 2001.
[*] Disponible en anglais sur http://www.larouchepub.com/lar/2000/terror_memo_2703.html.
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