17 mai 2008 (Nouvelle Solidarité) – Après le Liban ces derniers jours, les plans britanniques pour faire basculer le monde dans une guerre mondiale asymétrique sont plus que jamais activés en Iran.
En visite à Paris le 6 mai dernier, Richard Boucher, adjoint de Condoleeza Rice pour l’Asie centrale et du Sud, a encensé la politique afghane de l’Elysée, expliquant que l’Iran finance les rebellions afghanes et irakiennes, responsables des attaques contre les soldats américains. Si, comme le rapporte le Canard Enchaîné du 14 mai, les journalistes et l’état-major des Armées ont déploré l’absence totale de preuves de ces accusations, il semble qu’outre-Atlantique, un plan d’attaque ciblé soit déjà sur pied, n’attendant plus qu’un ordre exécutif.
Dans une note publiée dans The American Conservative, intitulée « La guerre en Iran pourrait être plus proche que vous ne le pensez », l’ancien officier de la CIA Philip Giraldi révèle que le Conseil national de sécurité a donné son accord pour une frappe sur l’une des bases des Gardiens de la Révolution aux environs de Téhéran, afin de donner des « signaux sans équivoque » à un régime iranien insoumis, « probablement sous la forme de missiles de croisière ».
Lors de son voyage en Israël le 15 mai, George Bush a expliqué que tout dialogue avec l’Iran et la Syrie équivaudrait à rechercher l’apaisement avec les nazis, alors qu’une certaine presse s’empressait quelques jours plus tôt de rejeter la responsabilité des évènements de Beyrouth sur un Hezbollah évidemment piloté par Téhéran et Damas (voir ici).
Cependant, le secrétaire à la Défense, Bob Gates, le successeur « modéré » du va-t-en-guerre Donald Rumsfeld, fait figure d’exception dans l’administration Bush-Cheney en se prononçant pour le report de l’opération et l’ouverture de discussions avec l’Iran.
Le président de la Commission judiciaire à la Chambre des représentants à Washington, John Conyers, a adressé une lettre ouverte à ses collègues élus, les appelant à agir « contre une possible attaque militaire contre l’Iran ». Dans une lettre simultanément adressée à la Maison Blanche, il a fermement mis en garde le Président : « Si vous n’obtenez pas l’autorisation du Congrès, comme l’exige notre constitution, avant de lancer des frappes militaires préemptives contre l’Iran ou toute autre nation, la procédure de destitution devra être enclenchée ».
Cette accélération subite des événements en Asie du Sud-Ouest, succédant au voyage du vice-président Cheney dans la région, intervient alors que le vieil appareil impérial britannique (aussi appelé libre-échange), recyclé sous l’appellation moderne de « mondialisation », est menacé d’extinction face au désir des nations de ne pas succomber à la crise alimentaire mondiale qu’il a provoqué.