7 avril 2009 (LPAC) — Entre l’annonce officielle d’une nouvelle politique américaine pour l’Afghanistan le 27 mars et le sommet de l’OTAN des 4 et 5 avril, où la plupart des pays-membres ont à nouveau refusé de renforcer leur engagement, la guerre en Afghanistan, comme le quotidien britannique le Times de Londres s’en félicite, est devenue la guerre du Président Obama.
Présenté comme une stratégie nouvelle, le plan adopté est dans le droit fil du désastre qui a suivi l’invasion américaine de l’Irak, et en remontant plus loin, des programmes, militaires et civils, de pacification au Vietnam, qui s’avérèrent totalement inefficaces pour remporter la victoire.
L’administration Obama a donc décidé d’envoyer plus de troupes et d’experts civils sur place, en dépit des conseils insistants de nombreux chefs militaires. Pour sa part, Lyndon LaRouche a souligné à plusieurs reprises que l’envoi de renforts ne ferait que fournir davantage de cibles aux extrémistes. Il propose au contraire de lancer un programme de coopération régionale pour éliminer le trafic de drogue, principale source de financement de l’insurrection.
Au sein de l’Armée américaine, des sources ayant participé au processus de révision de cette stratégie se disent néanmoins soulagées que les pires propositions aient été clairement rejetées. Certains des conseillers du Pentagone, notamment le général américain Jack Keane (cr) et David Kilcullen, un « expert » australien en contre-insurrection qui conseille le général américain David Petraeus, commandant du CENTCOM, avaient proposé une guerre de contre-insurrection, comme au Vietnam, mettant en jeu des centaines de milliers de soldats, des dizaines de milliers de forces spéciales et d’agents de la CIA, et des dizaines de milliers de conseillers civils.
Cette opération, de coût prohibitif et d’ampleur impossible à réaliser étant donné les ressources réduites de l’Armée américaine, a été rejetée. Mais le Vietnam a montré qu’une fois posé le pied sur la pente glissante d’une contre-insurrection « limitée » – appelée aujourd’hui lutte anti-terroriste – il devient difficile degarder le contrôle dela situation.
Ceci dit, la politique finalement choisie revêt le même défaut fatal que celui du programme CORDS (Civil Operations and Revolutionnary Development Support) mis en œuvre de 1967 à 1971 dans le sud du Vietnam, pour soutenir la population civile contre les insurgés, le tout sous commandement militaire. En fin de compte, CORDS s’avéra un échec total, car il n’y eut jamais de gouvernement à Saïgon en mesure de gagner le soutien de la population.
De la même manière, l’actuelle politique afghane de Barack Obama s’attache à défendre la légitimité du gouvernement de Kaboul, qui est actuellement si faible qu’il bénéficie à peine du soutien de la zone entourant la capitale, sans parler du reste du pays. Il semble improbable — surtout tant que des troupes étrangères occuperont l’Afghanistan — que le gouvernement afghan puisse acquérir un tant soit peu de légitimité, puisque des régions entières du pays sont contrôlées par les Talibans ou les seigneurs de la drogue. De même pour le gouvernement pakistanais, qui a abandonné certaines parties du pays, comme la Vallée Swat, aux insurgés dirigés par les Wahhabites.
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# michel49
• 08/04/2009 - 10:22
Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
La transformation des USA en etat militaire conformement à la prophetie d’Eisenhower me fait penser à la cité de Sparte dans laquelle une elite militariste -les egaux- maintenaient en servitude les ilotes qui avaient comme fonction d’assurer leur subsistance ; ces derniers etant dix fois plus nombreus que leurs maîtres, les spartiates devaient continuellement lancer des raids meurtriers afin de les maintenir dans leur etat de servitude.
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