4 novembre 2008 (Nouvelle Solidarite) — Des intérêts financiers associés à l’Empire britannique ont rallumé la révolte dans le Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Avec le soutien du régime anglophile de Kagamé au Rwanda, les rebelles ont fait clairement comprendre qu’ils veulent saboter l’actuelle coopération économique entre la Chine et la RDC. En plus d’un renforcement de la coopération avec Pékin pour divers projets de développement, Kinshasa a également commencé à revoir un certain nombre d’accords économiques que le pays avait dû accepter au sortir des conflits qui avaient ravagé la région, à la fin des années 1990.
Pour ce qui est de l’accord actuel avec la Chine, en échange de livraisons de cuivre et de cobalt, la Chine investira 6 milliards de dollars dans les infrastructures routières, deux barrages hydro-électriques, des écoles, des hôpitaux et une liaison ferroviaire reliant la RDC à l’Afrique du Sud. La province du Katanga sera également reliée avec Matadi, le port congolais sur l’Atlantique. Trois milliards de dollars supplémentaires seront investis en priorité pour ouvrir d’autres régions à l’exploration minière.
En août, le leader des rebelles, Laurent Nkunda, qui conteste ces projets, a rompu le cessez-le-feu signé en janvier, reprenant les armes. Maintenant, il exige des pourparlers directs avec le gouvernement comme préalable à l’arrêt des combats, et aussi pour exprimer ses objections à l’accord chinois.
Derriere cette rebellion se profile le contrôle des matieres premières et la spéculation. Le Monde du 2 novembre note que"La perspective de voir l’étain congolais se raréfier pour cause de combats aux portes de la ville de Goma a fait flamber le cours. Tombé à 11 300 dollars a Londresà trois mois, le 24 octobre, le métal gris est remonté de quelque 30 % à 14 650 dollars, vendredi 31 octobre."
Le 29 octobre, les forces dirigées par Nkunda ont encerclé Goma, la capitale du Nord-Kivu. Lorsque les forces de maintien de la paix de l’ONU décidèrent d’évacuer leur personnel civil en raison de l’avance des rebelles, des milliers d’habitants prirent le chemin de la fuite. Les troupes de Nkunda, bien équipées et bien entraînées, ont l’habitude de prendre des populations civiles en otage comme bouclier pour se protéger elles-mêmes.
Avec le départ, le 20 septembre, du l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki, c’est toute l’Afrique qui perd un homme d’Etat clé, qui s’opposait aux grandes manœuvres britanniques sur le continent, visant à écraser les Etats-nations.
Depuis l’invasion de l’est du Congo par des rebelles soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, dans les années 90, la région est contrôlée par des milices étrangères hostiles au gouvernement central. Nkunda a désormais mis la main sur une région qui regorge de richesses minières et il se finance grâce à l’exploitation minière clandestine. La province compte cinq ressources minérales précieuses : coltan, diamants, cuivre, cobalt et or. Les soldats de l’armée nationale de la RDC, envoyés sur place pour tenter de reprendre le territoire, finissent souvent par s’entendre avec les trafiquants.
Nkunda est lui-même un ancien général de l’armée nationale de la RDC, qui pense pouvoir profiter de l’ingouvernabilité de la région pour poursuivre ses activités minières illégales. Il prétend avoir refusé une offre de 2,5 millions de dollars de Kinshasa pour se réfugier à l’étranger.
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