3 avril 2008 (Nouvelle Solidarité) – Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises dans ces colonnes, la crise immobilière, premier symptôme de l’implosion du système financier international, menace aujourd’hui l’Europe, l’Angleterre, l’Espagne et l’Irlande en tête.
C’est ce qu’explique une étude de l’agence de notation financière Standard & Poor’s, commentée sur le site internet de La Tribune hier.
En Angleterre, "la montée des prix a incité les ménages à emprunter plus. La charge des intérêts représente désormais plus de 20 % du revenu en moyenne, un niveau proche de celui atteint lors de la crise immobilière de 1988. Les chocs provoqués par une hausse des taux d’intérêt peuvent se corriger relativement rapidement. Un retour du ratio prix/revenus à 2,5x nécessiterait en revanche une chute des prix de 27 %, soit une correction de l’ampleur de celle attendue aux Etats-Unis".
En Espagne, Standard & Poor’s s’attend à "une baisse très forte de l’activité dans les 12 à 18 mois et une croissance négative des prix (0 à -5 %). Une baisse de 20 % signifierait un ajustement de l’activité à la démographie, mais après une phase d’expansion de l’ampleur de celle qu’a connu le pays, on ne peut exclure une correction plus sévère encore. Sur 12 mois, le nombre de transactions a baissé de 27 % (à janvier 2008) et celui des permis de construire de plus de 40 % (à septembre 2007). Or l’économie espagnole est particulièrement dépendante du secteur de la construction. Il représente 20 % des emplois créés depuis 2000 et, pour le résidentiel, 10 % du PIB en 2007".
Enfin, en Irlande, les conséquences de la crise auront "un fort impact sur le secteur de la construction et sur la croissance économique en général en 2008. Annualisée, la baisse des prix entamée à la mi-2007 s’établissait à 8 % en janvier 2008. Nous estimons que les prix baisseront de 6 % cette année, puis resteront à peu près stables en 2009. Or l’agence rappelle que "le secteur de la construction représente environ 25 % du PIB irlandais et 13 % des emplois. La croissance économique tombera à 2,3 % en 2008 et à 2,9 % en 2009, contre 7,5 % de 1994 à 2006."(souligné par nous)
La France, elle, serait, pour l’instant épargnée. Mais pour combien de temps ?
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