Paris, le 30 mai (Nouvelle Solidarité) — Selon Reuters, des sources proches de Bachar el Assad rapportaient récemment des propos du président syrien selon lesquels il « ne serait pas dans l’intérêt du Liban de ne pas ouvrir ses propres pourparlers de paix avec Israël, si les négociations entre Israël et la Syrie progressaient ».
Selon des sources proches de l’opposition au Liban, ces propos signifient que la Syrie ne signera pas de paix séparée avec Israël et que le scénario le plus probable sera qu’au fur et à mesure des progrès dans les négociations de paix Syro-israéliennes, elle préparera le terrain pour des négociations parallèles entre le Liban et Israël. Selon ces mêmes sources, en raison de la question très délicate de l’armement du Hezbollah – seule armée aujourd’hui capable de défendre le Liban contre Israël – un accord Syro-israélien ne serait vraisemblablement pas signé avant qu’il y ait un accord entre le Liban et Israël.
Au Liban même, sur proposition de la majorité et après que l’ambassadeur d’Arabie Saoudite soit rentré de Riyad, où cette question a vraisemblablement été discutée, le président Sleimane, nouvellement élu, a nommé Fouad Siniora à sa propre succession en tant que Premier ministre, malgré la forte résistance de l’opposition. L’espoir soulevé par l’accord de Doha, que la majorité pourrait jouer un rôle constructif, s’est ainsi envolé. Fouad Siniora aurait été choisi en raison de sa plus grande servilité à l’égard de l’ennemi étranger, du fait aussi qu’il n’a pas lui-même de base politique.
Cette évolution fait dire à des sources proches de l’opposition qu’après l’échec du plan A, consistant à détruire le Liban avec la guerre d’Israël durant l’été 2006, et celui du plan B, consistant à provoquer une nouvelle guerre civile dans le pays ces dernières semaines, le plan C vise à créer une instabilité maximale au sein du gouvernement pour l’empêcher de gouverner. D’où la conviction de plus en plus forte que seules les nouvelles élections de 2009, que tous les partis préparent déjà, permettront de dégager une majorité stable pour le pays.