3 septembre (LPAC) - Alors qu’il s’adressait aux étudiants -futurs diplomates- de l’Institut des relations internationales de Moscou, Sergeï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères, a recouru à Shakespeare comme à un sabre transperçant la Grande-Bretagne, cette dernière ayant pour politique de provoquer par tous les moyens possibles une confrontation américano-russe.
Lavrov s’est adressé à Londres en citant le défi ironique d’Hamlet à l’agent Guilderstern : « Croyez-vous pouvoir jouer de moi comme d’une flûte ? Prenez-moi pour l’instrument qu’il vous plaît, vous aurez beau tracasser toutes mes cordes, vous ne tirerez pas un son de moi. » Avec perspicacité, le London Time On Line en a conclu que « le ministre russe des Affaires étrangères comparait les relations russo-britanniques d’aujourd’hui à une tragédie shakespearienne, par rapport au meurtre de l’espion dissident Alexander Litvinenko ».
Lavrov a ensuite expliqué qu’il « ne pense pas qu’en prenant, il y a quelques années, la décision d’octroyer l’asile politique à certains personnages odieux, la Grande-Bretagne ait compté sérieusement s’assurer la possibilité de tirer les ficelles dans le processus politique intérieur russe », se référant à l’oligarque Boris Berezovsky dont le but avoué est de faire chuter le gouvernement Poutine, voire même que Poutine soit assassiné. « Or, volontairement ou non, Londres s’est finalement retrouvée parmi les participants aux intrigues et aux provocations contre la Russie », a-t-il ajouté.
Lavrov a également réaffirmé l’existence de « lignes rouges » à ne pas franchir dans les relations de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis avec la Russie, car les politiques induites par les Britanniques dans l’administration Cheney-Bush pourraient mener directement à une tragédie. « Cela doit être clair : autant la Russie évite les confrontations dans sa politique étrangère, autant nous avons des lignes rouges au-delà desquelles notre sécurité nationale ou l’ordre international sont menacés (...). Le déploiement du système de défense anti-missiles des Etats-Unis en Europe de l’Est et la résolution pour le Kosovo en font partie. »
Lavrov a conclu en disant que « la renaissance rapide de la Russie en tant que grande nation du monde » pose problème à « certains cercles occidentaux », ce qui a effectivement déclenché les provocations britanniques.