9 septembre 2008 (LPAC) — Alors que le vice-président américain Dick Cheney débarquait en Azerbaïdjan le 3 septembre, avant de se rendre en Géorgie et en Ukraine, les médias russes publiaient des centaines d’articles commentant ses intentions. Cela n’a rien de surprenant, notamment après les propos de Serguei Markov, un expert en politique étrangère de la Douma, qui accuse Cheney d’avoir « donné les ordres » pour l’attaque géorgienne contre l’Ossétie du Sud.
Pour sa part, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Andrei Nesterenko, a soigneusement pesé ses mots en répondant à une question sur la tournée du vice-Président américain : « Tous les appels à Tbilissi concernant le besoin de rétablir sa puissance militaire pour ainsi dire minée, ne contribuent en aucune façon à stabiliser la situation dans la région et ne font pas avancer la mise en œuvre des six principes de l’accord Sarkozy-Medvedev. » Il n’en demeure pas moins que « nous partons du point de vue que les dirigeants américains auront un autre regard sur la situation actuelle et évalueront avec justesse les actions à prendre afin de rectifier la situation et de revenir à un climat normal, pacifique. »
Si la direction russe ne cède pas d’un pouce sur le principe de défense de ses citoyens, comme elle le fit en mettant un terme à l’agression géorgienne contre l’Ossétie du Sud, il est indiscutable que Medvedev et Poutine restent ouverts envers le partenaire américain. Prenez par exemple, l’entretien accordé le 2 septembre par le président Medvedev à la chaîne de télévision Euronews.
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D’après les transcriptions fournies par le Kremlin, Medvedev a déclaré : « Je ne pense pas qu’on soit dans une espèce de crise totale comparable à celles de l’ère soviétique. Néanmoins, il y a des tensions [entre la Russie et les Etats-Unis]. Elles sont la conséquence d’une politique peu sage que les Etats-Unis ont poursuivie avec la piste géorgienne. (...) Dès que nos partenaires américains auront compris ce problème, les relations russo-américaines s’en porteront mieux. Pour notre part, nous sommes prêts à rétablir de bonnes relations de la façon la plus cordiale ; nous sommes prêts à des relations intégrales avec les Etats-Unis. »
Medvedev précisa qu’à un moment donné, Washington avait laissé entendre au dirigeant géorgien qu’il pouvait en faire à sa tête, en toute impunité. « C’était comme s’il avait reçu un chèque en blanc pour faire n’importe quoi. Le résultat est par trop évident. Les Etats-Unis sont contrariés par l’échec de ce projet virtuel connu sous le nom de Géorgie libre. Le leader (géorgien) a échoué, son régime est proche de la crise, la situation est tendue. »
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