29 avril 2008 (LPAC) — Le 21 avril, la Banque d’Angleterre a annoncé un plan de sauvetage en vertu duquel elle prêtera des obligations d’Etat aux banques privées, ces dernières étant désormais autorisées à lui offrir en garantie toutes sortes de titres divers et variés. Le montant initial de ces prêts serait, semble-t-il, de l’ordre de 100 milliards de dollars, mais il n’y aura pas de « limite arbitraire », et leur échéance sera d’un an, pouvant être prolongée jusqu’à trois. En garantie, la Banque d’Angleterre acceptera de préférence des titres adossés à des crédits hypothécaires résidentiels au Royaume uni et en Europe, ainsi que certains titres adossés à des dettes sur carte de crédit, à l’exclusion toutefois de ceux adossés à des hypothèques américaines.
Pour Larry Elliott, le rédacteur des pages Economie du Guardian, la Banque d’Angleterre se comporte comme un « prêteur sur gage surdimensionné ». Lyndon LaRouche, pour sa part, l’a comparée plutôt à une « boutique porno surdimensionnée », vendant des titres obscènes pendant que le système financier mondial explose.
Quoi qu’il en soit, cette intervention de la Banque d’Angleterre ne sera d’aucune utilité. D’abord, les fonds de sauvetage proposés sont parfaitement dérisoires face à la montagne de « produits toxiques » qu’ils sont censés remplacer. Le marché mondial de collateralised debt obligations (titrisations synthétiques) se monterait à quelque 6100 milliards de dollars, et la Banque se propose d’en couvrir à peine 2%.
Ensuite, et surtout, la Banque ne dispose que d’environ cinq milliards de dollars de titres publics britanniques dans ses coffres. Si elle veut tenir ses promesses, il faudra que le Trésor « imprime » les titres manquant et que la Banque les achète. Quels que soient les moyens de paiement qu’elle trouvera, son passif va doubler, transformant son état d’insolvabilité de facto en faillite de jure.