Le 15 février 2012 (Nouvelle Solidarité) — La politique d’hyperinflation mise en oeuvre en Europe suscite la curiosité jusqu’en Australie.
On peut ainsi lire dans un éditorial du Sydney Morning Herald l’analyse suivante : « Les Européens se sont cependant embarqués dans une campagne plus agressive pour pallier à leurs problèmes. Comme les Américains et les Britanniques, la Banque centrale européenne a poussé à fond la planche à billets, pompant de l’argent neuf dans le système financier tout en gardant les taux d’intérêt à bas niveau. »
« Le nouvel homme aux commandes de la BCE, Mario Draghi, a réussi à convaincre les Allemands de mettre de côté leurs objections. Cela n’avait pas marché dans la période suivant la Première guerre mondiale, sous la République de Weimar, et avait provoqué une inflation foudroyante et des troubles sociaux qui ont conduit à la montée du national socialisme et d’Adolphe Hitler. »
La Réserve fédérale américaine a pour sa part ouvert un nouveau guichet le 4 février, et la BCE s’est déjà servie à hauteur de 90 milliards de dollars, préparant la voie à sa propre émission monétaire géante. La BCE utilise les dollars obtenus auprès de la Fed pour mettre à la disposition des banques européennes en difficulté des prêts d’urgence.
Une nouvelle offre de prêts sur trois ans sera rendue publique le 27 février, d’un montant qui frôlera selon certains journalistes les 1 200 milliards d’euros. Ce nouvel apport de la BCE aux banques privées se fera à un taux de 1 %, en échange de créances diverses ne valant même pas un ticket resto. Ceci fait suite aux 489 milliards d’euros offerts en décembre dernier. Les banques utilisent cet argent pour acheter des bonds italiens ou espagnols à 5 % d’intérêt, empochant ainsi la différence. Tout ceci ne prend pas en compte l’argent qu’elles obtiennent auprès de leurs propres banques centrales nationales, comme c’est maintenant souvent le cas en Grèce, au Portugal, en Espagne ou en Irlande. Ces prêts totalisent 80 à 100 milliards d’euros par pays en moyenne pour la Grèce, le Portugal et l’Irlande.
De plus, le Wall Street Journal rapporte que les critères permettant aux banques en difficulté de mettre en pension des titres pour de courtes durées auprès des banques centrales nationales (ou de la BCE) en échange de numéraire seront abaissés, de manière à ce qu’elles puissent obtenir 200 milliards d’euros en plus. Ceci également à l’initiative de Mario Draghi.
Tout ceci n’a pas aidé et n’aidera pas à relancer l’économie européenne. Eurostat a ainsi annoncé aujourd’hui une contraction du PIB de la zone euro de 0,3% pour le dernier trimestre de 2011, par rapport au trimestre précédent.
On comprendra facilement pourquoi les Chinois ne sont pas intéressés à acheter des dettes souveraines des pays de la zone euro, contrairement à ce qu’avait demandé Angela Merkel lors d’un voyage récent en Chine. Ceux-ci ont en effet annoncé qu’ils préféreraient investir directement dans l’équipement et l’infrastructure, estimant que cela contribuerait plus à relancer l’économie. C’est ce qu’a expliqué Lou Jiwei, le directeur du fond souverain China Investment Corp., lors d’un forum à Beijing ce mardi. « Les possibilités d’investissement seraient plutôt dans l’infrastructure et l’industrie, et ces projets peuvent aider à la relance de l’économie », a-t-il dit.
Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a lui aussi confirmé la volonté de son pays à aider les européens, tout en réitérant que cela signifie qu’il s’agit avant tout de construire l’économie réelle.
# petite souris
• 16/02/2012 - 16:22
Sagesse asiatique et bon sens populaire se rejoignent :
Les possibilités d’investissement seraient plutôt dans l’infrastructure et l’industrie, et ces projets peuvent aider à la relance de l’économie
Le problème de nozélites est qu’ils ne connaissent ni l’une ni l’autre ....
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