Alors que tout le monde sur les marchés financiers a peur de la contamination des banques françaises et européennes par l’effondrement des « subprime » américain, la Banque Centrale Européenne a annoncé cet après-midi
9 août 2007 (Nouvelle Solidarité) - Alors que tout le monde sur les marchés financiers a peur de la contamination des banques françaises et européennes par l’effondrement des « subprime » américain, la Banque Centrale Européenne a annoncé cet après-midi qu’elle injectait 94,8 milliards d’euros de flux monétaires sur les marchés afin de « compenser des mouvements inattendus sur le marché liés à la crise du crédit à risques [le fameux « subprime »] » rapporte l’AFP.
Cette intervention de la BCE est un record, car si elle avait déjà recouru à ce type d’injection d’urgence, la BCE n’avait jamais injectée une telle somme. Le 12 septembre 2001 elle avait injectée 69 milliards d’euros, puis 40 milliards le 13 septembre. Est-ce que la BCE redoute un 11 septembre financier ? Lors d’un point presse, la BCE a adressée un message aux analystes financiers, déclarant que l’injection visait à « assurer des conditions normales sur le marché ». La dévotion interventionniste de l’ « indépendante » BCE pour renflouer le système financier en pleine désintégration rappelle qu’il est temps que cette institution, tout comme le système financier, soit placée sous l’autorité des Etats, afin que l’argent soit émis en faveur de la production et du long terme plutôt que dans une spéculation à la vue courte et à la fin proche.
Au moment ou la BCE faisait son annonce, le CAC 40 perdait 3,12 %, un record depuis les echos du mini krach de la bourse de Shangaï le 27 février dernier. Les marchés ont manifesté leurs inquiétude tout au long de la journée, notamment depuis que BNP Paribas a annoncé la suspension de 3 de ses fonds liés au marché immobilier américain. Non seulement la valeur boursière de BNP a perdu -3,70 % à la clôture, mais ses homologues ont aussi fait les frais des craintes liées au « subprime ». Crédit Agricole a perdu -4,59 %, Société Générale -4,83 %, Natixis - 4,97 %, Dexia - 5,08 % et AXA -3,56 %.
La décision de la BCE, a commenté Jacques Cheminade, est un aveu. Le système financier et monétaire international se désintègre. Ce n’est pas du crédit pour le doper qu’il faut émettre, mais de système qu’il faut changer, a-t-il dit.
Brève contenue dans : Le Krach d’août 2007 : pendant les vacances, le système financier se désintègre