15 août 2008 (LPAC) - La destitution du président pakistanais Pervez Musharraf est en marche, et ne manquera pas de servir les intérêts britanniques et saoudiens. D’après les dernières nouvelles, il pourrait bien être forcé à remettre sa démission dans les jours qui viennent. Son éviction pose non seulement un problème de sécurité intérieure pour le Pakistan, mais représente un danger immédiat pour l’Inde.
« Si Washington, sous la pression de Londres et de ses manipulations, applique des sanctions en réponse à l’éviction de Musharraf, l’instabilité régionale s’accroîtra et se diffusera rapidement à toute l’Asie Centrale et l’Asie du Sud-Ouest », a expliqué Lyndon LaRouche. « J’appelle à ce que le calme prévale et qu’avant de mettre Musharraf à la porte, on en mesure pleinement les conséquences ».
Les pourparlers se sont déroulés sous l’oeil vigilant de Mark Lyall Grant, directeur politique du Foreign Office britannique et ancien représentant de sa Majesté au Pakistan, ainsi que d’une délégation d’Arabie Saoudite. Cette présence semble indiquer que l’appareil de la diplomatie parallèle britannique issue du partenariat “Al Yamamah” [*] est en action au Pakistan. D’autant plus que la contrepartie saoudienne dans ce système, le prince Bandar, aurait utilisé ces fonds pour financer les moudjahidins afghans dans la lutte anti-soviétique pendant les années 80, des groupes qui sont ensuite devenus la structure des Talibans et d’Al Qaeda.
Certains signes indiquent également que les groupes terroristes sponsorisés par le MI6 et l’ISI [les services secrets britanniques et pakistanais] [**], et qui étaient basés dans la zone tribale pakistanaise pour entraîner les talibans du Pakistan, se sont redéployés ces derniers jours dans le Cachemire pour y commettre des violences. Les évènements dans la partie indienne du Cachemire qui ont déjà fait une quarantaine de morts ces derniers jours, ont été provoqués en grande partie par ces terroristes. L’éviction de Musharraf renforcera les relais pakistanais d’« Al Yamamah », tout en affaiblissant la position américaine. Mais Washington a déjà donné son feu vert pour le départ de Musharraf, espérant qu’un consensus s’installera à Islamabad, favorisant ainsi le maintient de la ligne d’approvisionnement des 65000 soldats de l’Otan qui s’étire du port pakistanais de Karachi jusqu’à l’Afghanistan. LaRouche n’a pas manqué de qualifier ces espérances de « diplomatie incompétente ».
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« C‘est précisément à cause de l’implication d’ « Al Yamamah » que j’appelle à stopper la marche vers l’éviction de Musharraf. On ne devrait pas permettre à la bande à Bandar, de présider au destin du Pakistan, car c’est ce vers quoi nous allons si Musharraf est évincé. Il faut faire face au problème du narco-terrorisme autour des Talibans et d’Al Qaida, car pour l’instant il bénéficie du soutien de ces factions britanniques et saoudiennes. Si on leur en laisse l’occasion, ils vont dévaster toute la région, ce qui ne sert évidemment ni l’intérêt américain, ni aucun intérêt régional », a t-il conclu.
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[*] cf. Scandal of the Century Rocks British Crown and the City, EIR, n°25, vol. 34, du 22 juin 2007, traduction française http://solidariteetprogres.org/article3002.html
[**] cf. The British Plan To Recolonize The Subcontinent Is Gaining Ground, EIR, n°28, vol. 35, du 18 juillet 2008 ; http://www.larouchepub.com/other/2008/3528brut_recolonize_subcont.html