14 août (LPAC) – Jeudi matin, lors d’une conférence de presse au Pentagone, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a condamné « l’attitude agressive » de la Russie, une attitude qui risque de remettre en question « tous les fondements » du dialogue sur les relations à long terme entre la Russie et les Etats-Unis.
« Si la Russie ne fait pas un pas en arrière par rapport à son attitude agressive et à ses actions en Géorgie, les relations américano-russes pourraient être affectées négativement pour les années à venir ».
Cependant, en réponse à une question concernant le danger d’une nouvelle guerre froide entre les Etats-Unis et la Russie, il a déclaré « ce n’est certainement pas de notre souhait ; Les Etats-Unis ont travaillé durement pendant 45 années pour éviter une confrontation avec la Russie, je ne vois aucune raison de changer d’approche aujourd’hui. »
Contredisant à plusieurs reprises les informations systématiquement belliqueuses du président géorgien Saakachvili, Gates a rapporté que les rapports initiaux qui lui sont parvenus sur l’état du port de Poti dans la Mer Noire étaient faux. « Le port est intacte et état de fonctionner. Nous pensons que les Russes n’ont jamais imposé de blocus naval. Les navires commerciaux ne sont pas entrés au port simplement du fait de la présence russe et non parce qu’ils en ont été empêchés. »
Lors de cette même conférence de presse, le sous-secrétaire du chef d’état major, le général James Cartwright, rapportait que les forces russes avaient commencé à se retirer de Gori et de la partie nord de Tbilissi pour retourner en Ossétie du Sud, et que l’activité aérienne russe avait pratiquement cessée.
Gates et Cartwright ont également indiqué qu’il n’y avait eu aucune interférence russe dans les opérations d’aide humanitaire de l’armée américaine. Les corridors aériens vers la Géorgie sont ouverts et rien n’indique que les routes aient été bloquées par les forces russes. Cartwright à enfin ajouté qu’étant donné les 14 convois aériens pour le rapatriement des troupes géorgiennes d’Irak et les deux convois aériens d’aide humanitaire acheminée jusqu’à maintenant, « la coopération et le dialogue ont été très bon dans cette affaire. »
On constate que les militaires américains, une fois de plus, sont à mille lieues de la ligne hystérique des gouvernements britannique et américain.
Ce n’est pas nouveau. Rappelons que Richard Gates avait proposé, peu après son arrivée au Pentagone, de fermer la prison de Guantanamo en raison des doutes probables de la communauté internationales sur l’impartialité d’éventuels procès organisés sur cette base américaine à Cuba.
Le vice-président Dick Cheney, l’attorney général Alberto Gonzalez et d’autres responsables de l’administration américaine s’y étaient opposés et le débat avait pris fin lorsque le président George Bush avait tranché en défaveur de Gates.
Aujourd’hui, c’est l’attitude de certains militaires professionnelles, ainsi que le retour d’Hillary Clinton sur le devant de la campagne présidentielle américaine, qui nous permet d’espérer qu’un changement radical peut encore s’opérer dans la politique internationale.
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