Après la fermeture des marchés mardi soir (à la baisse), l’agence de notation Moody’s a annoncé qu’elle allait abaisser ses notations financières sur 5,2 milliards
10 juillet 2007 (LPAC) - Après la fermeture des marchés mardi soir (à la baisse), l’agence de notation Moody’s a annoncé qu’elle allait abaisser ses notations financières sur 5,2 milliards de dollars (environ 4 milliards d’euros) d’obligations garanties sur des hypothèques « subprime » (prêts immobiliers hypothéquaires à risque, avec un fort taux de défaut de paiement depuis le début 2007 - ndt). Cette décision concerne 399 obligations CDO (collateralized debt obligation).
Cette annonce fait suite à celle de Standard & Poors le matin même, expliquant qu’ils abaissent leurs notations financières sur des obligations portant sur 12 milliards de dollars ( environ 9 milliards d’euros), et qu’ils envisagent de re-noter une part encore plus grande de leur portefeuille. Cette décision avait été faite avant l’ouverture des marchés et les a précipités dans le rouge pour la journée.
Ces obligations déjà re-notées par Standard & Poors représentent 2,1 % des 565,3 milliards de dollars (environ 425 milliards d’euros) d’obligations similaires qu’ils ont noté en 2006, mais 4 fois plus que les 3 milliards qu’ils avaient déjà abaissées. De plus, Standard & Poors a mis toutes les obligations basées sur des CDO, soit 612 catégories basées sur des hypothèques immobilières, sous « surveillance financière ». D’autres agences de notation « respectées » comme Fitch, ont été critiquées récemment pour leur sous-estimation du risque réel de ces obligations, puisque certaines d’entre elles se vendent sur les marchés pour la moitié de leur prix.
Les deux grands perdants dans la journée de mardi sont Lehman Brothers et Bear Stearns, les deux grandes banques internationales d’investissement leaders dans l’émission de ces obligations. CNN Money rapporte qu’en octobre prochain, 50 milliards d’obligations « subprime » avec des taux d’intérêts variables vont passer à des taux plus élevés, ce qui va provoquer une hausse de 30 à 40 % des mensualités pour les particuliers ayant souscrit.
Un analyste financier a déclaré que ces décisions « vont forcer un grand nombre de personnes à aller à Lourdes », puis il a ajouté d’un air inquiet « Ca pourrait être un des déclencheurs que nous attendions ».