L’ONG internationale Finance Watch a été portée sur les fonts baptismaux en avril 2011. Basée à Bruxelles en Belgique, elle répond à l’appel de deux cents eurodéputés de tous bords, qui ne supportaient plus d’entendre le seul discours de l’industrie financière, dans les couloirs du Parlement européen.
Dans le cadre des réflexions en cours à la Commission européenne sur la réforme bancaire, l’ONG Finance Watch, en tant que groupe d’experts indépendants, a été auditionné le 1er juin 2012 par les membres du « Groupe Liikanen » (présidé par le gouverneur de la banque centrale finlandaise Erkki Liikanen).
Finance Watch a d’abord énoncé quelques remarques :
« Pourquoi posons-nous la question d’une réforme de la structure bancaire de l’Union européenne ? Quel est le problème ?
« La question d’une réforme de la structure bancaire de l’Union européenne a pour origine la situation d’aléa moral dans laquelle se trouve le système bancaire ainsi que les deux conséquences qui en résultent : ceci menace en premier lieu le contribuable d’avoir à payer pour le renflouement des banques en faillite (créant ainsi une situation où les profits des banques restent privés et les pertes se voient socialisées) puis, en second lieu, ceci a pour effet de fausser la nature des activités bancaires, en négligeant les prêts à caractère productif et en réduisant la propension à répondre aux besoins de l’économie réelle. »
Finance Watch a présenté ensuite six réformes à court et moyen terme permettant une meilleure régulation du système financier international. Parmi celles-ci, nous présentons ici celle ayant trait au Glass-Steagall (séparation juridique stricte entre 1) les banques d’affaires spéculatives, 2) les assurances et 3) les banques commerciales (dépôts et crédits) dédiées à servir les ménages, les entreprises et les collectivités territoriales.
Finance Watch :
Séparer les banques commerciales des banques d’affaires
- But recherché : faire la distinction entre les services indispensables aux clients et à la société et les autres services.
- Moyens pour y arriver : Ceci peut se faire en créant des banques ayant pour tâche exclusive d’accepter les dépôts, de gérer les moyens de paiement et de prêter aux secteurs productifs de l’économie d’un côté, et de l’autre côté des banques capables d’offrir les autres services bancaires (incluant les transactions pour compte propre, les activités de marchés de capitaux, et prêts pour achat de titres ou d’actifs) ; en s’assurant également que les mécanismes d’assurance de dépôt soient accessibles uniquement aux banques fournissant les services indispensables (dépôts, moyens de paiement et prêts au secteur productif) ; et en cherchant à réglementer avec une attention particulière les activités de prêt visant à financer l’achat de titres ou d’actifs (« l’argent créé pour acquérir de l’argent » à l’origine de toutes les bulles financières) par les banques de la deuxième catégorie qui se trouveraient par cette réforme à l’extérieur de la zone de sécurité. Les activités situées dans la zone grise, c’est-à-dire entre les deux catégories, pourraient être intégrées à l’une ou à l’autre selon ce que décideraient les banques.
- Raison d’être : L’idée est que les services bancaires qui sont indispensables devraient être les seuls à pouvoir bénéficier d’un mécanisme de sécurité financé par les contribuables et l’extension de ce type de mécanisme à tout autre service bancaire engendre un aléa moral pouvant être nuisible à l’économie (les ressources bancaires se trouvant de moins en moins allouées à des activités économiques utiles) et destructeur vis-à-vis de la société (coût des renflouements).
Etant donné que les banques créent de la monnaie dans l’exercice de leurs activités de prêt, une attention particulière doit être accordée à la manière dont on distingue les activités de nature productive (qui sont indispensables, indépendamment de la taille de l’emprunteur) et les prêts pour l’acquisition de titres ou d’actifs (qui ne sont pas toujours indispensables, incluant les prêts immobiliers qui, comme l’a montré l’histoire récente au Royaume-Uni, en Irlande ou en Espagne – pour donner quelques exemples – peuvent être une cause majeure de bulles et de krach bancaires). Etant donné l’immense coût que doit payer la société lorsque des bulles éclatent, étendre les mécanismes de sécurité financés par le contribuable à ce type d’activités de prêt constitue clairement, à notre avis, un non-sens économique et social.
Voici donc un argument supplémentaire pour lire, et surtout SIGNER, l’Appel à un Glass-Steagall global
# petite souris
• 21/07/2012 - 16:04
Finance Watch n’a qu’un an !
Beau bébé pour son âge !
Va falloir l’aider à agir ..........
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